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L'Ukraine de nouveau au centre de l'attention internationale

7 décembre 2021

La Russie est suspectée par les Occidentaux de préparer une invasion de l'Ukraine. Tandis que Moscou dément et craint pour sa sécurité. 

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La discussion entre les présidents américain et russe a débuté par un échange d'amabilités diffusé par la télévision russe.
La discussion entre les présidents américain et russe a débuté par un échange d'amabilités diffusé par la télévision russe. Image : Mikhail Metzel/dpa/picture alliance

Il y a d'un côté Washington, l'Otan et Kiev qui accusent Moscou de masser des troupes à la frontière avec l'Ukraine pour attaquer le pays. De l'autre, la Russie qui dénonce l'activité accrue de l'Alliance atlantique en mer Noire.

Alors, le danger d'une invasion et d'une réaction occidentale à cette invasion est-il réel ou s'agit-t-il de bluff ? Elément de réponse avec Claudia Weber, historienne à l'Université européenne de Francfort sur l'Oder, interrogée ce matin par nos confrères de WDR :

"Je crois qu'il faut prendre la situation actuelle très au sérieux. Pour le moment, je ne pense pas qu'il faille vraiment craindre une invasion. Je pense qu'il s'agit plutôt de tester les lignes rouges des deux côtés (...) Du côté russe, l'Ukraine est considéré comme une région qui culturellement et historiquement appartient davantage à la sphère d'influence russe et qui par le passé a régulièrement servi de zone sécuritaire."

L'adhésion à l'OTAN reste une ligne rouge 

De ce point de vue, la volonté réitérée de l'Ukraine d'adhérer à l'Otan n'est toujours pas concevable d'un point de vue russe. Geler cette adhésion serait donc une option pour éviter une nouvelle escalade, explique Johannes Varwick, politologue interrogé par Deutschlandfunk

"Bien sûr, la Russie connaît une évolution très, très préoccupante de sa politique intérieure, avec un démantèlement de l'Etat de droit et une radicalisation croissante. Tout cela est vrai. Mais nous devons accorder à la Russie une place dans l'architecture sécuritaire de l'Europe et cela implique de discuter avec les Russes et d'harmoniser les intérêts. Pour cela, un gel de l'adhésion à l'Otan serait une bonne idée, de même qu'une conférence de haut niveau au cours de laquelle on renégocierait ces questions dans le cadre de l'OSCE."

Une image satellite prise début novembre montre les forces russes postées dans l'oblast de Smolensk, une région stratégique, au milieu des routes ferroviaires reliant Moscou à la Biélorussie, à la Russie baltique et à l'Europe de l'est.
Une image satellite prise début novembre montre les forces russes postées dans l'oblast de Smolensk, une région stratégique, au milieu des routes ferroviaires reliant Moscou à la Biélorussie, à la Russie baltique et à l'Europe de l'est. Image : Maxar Technologies/AFP

Nouvelle sanctions ? 

L'OSCE - l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe - qui s'est réunie la semaine dernière déjà sur la question sans qu'un compromis satisfaisant puisse être trouvé. Le ministre russe des Affaires étrangères et son homologue américain sont seulement tombés d'accord pour poursuivre le dialogue.

De son côté, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé cet après-midi que l'Union européenne était prête à renforcer les sanctions existantes contre la Russie en cas de nouvelle agression contre l'Ukraine.

Des sanctions qui avaient été prises en 2014 après l'annexion, par la Russie, de la péninsule de Crimée. Un acte qui avait conduit à une guerre entre Kiev et des séparatistes pro-russes dans l'Est de l'Ukraine - bilan : plus de 13.000 morts.