Résurgence du virus d'Ebola
3 juillet 2015Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, la FAZ, rappelle la mort d'un jeune garçon de 17 ans dans un village à 50 km de la capitale du Liberia, Monrovia. On ignore encore comment il a contracté le virus. Le village a été placé sous quarantaine, tous les parents et connaissances du mort ont été identifiés et isolés. Les collaborateurs d'un dispensaire près de Monrovia dans lequel le jeune homme avait été transporté ont été également mis en quarantaine. Mais plusieurs tradi-thérapeutes qui avaient traité en premier le patient, seraient encore en fuite.
Au Liberia, comme en Guinée et en Sierra Leone, les autorités avaient, au cours des deux derniers mois, prévenu la population qu'Ebola n'était pas vaincu seulement parce qu'aucun nouveau cas n'était apparu depuis quelques semaines. Mais le message n'a pas été entendu, constate la FAZ. Au contraire, au Liberia particulièrement, les gens se comportent à nouveau comme si il n'y avait jamais eu d'épidémie. La consommation de viande de brousse a repris de plus belle. Singes, antilopes, rongeurs, roussettes ou ratons-laveurs, bref tous les animaux qui vivent en forêt sont offerts à la vente sur les marchés.
Les chercheurs de l‘ autorité sanitaire américaine CDC, le Centre pour le Contrôle et la prévention des maladies, qui ont analysé toutes les épidémies d'Ebola ayant frappé le continent africain jusqu'ici, sont arrivés à la conclusion certaine que chaque épidémie a commencé par l'abattage, la préparation et la consommation de gibier de brousse.
Le problème, c'est que la viande de brousse a plus de goût que le poisson, est moins cher que la viande de porc ou de bœuf et qu' elle fait partie de l'alimentation traditionnelle depuis la nuit des temps. Changer ses habitudes alimentaires du jour au lendemain n'est pas si facile, conclut l'éditorialiste, pourtant cela peut s'avérer d'une importance vitale..."
Autre thème: le Burundi une semaine après des élections
Des élections boycottées par l'opposition et dont la validité est mise en doute par la communauté internationale, relève le quotidien Neues Deutschland. Un peu moins de 5 millions de Burundais étaient appelés à se rendre aux urnes lundi pour élire un nouveau parlement comme aussi des représentants communaux. IL ne fallait pas s'attendre à un taux élevé de participation dans ce pays agité par la guerre civile, souligne le journal, le vainqueur étant désigné d'avance et le gouvernement de Pierre Nkurunziza étant sans crédibilité, souligne l'éditorialiste.
Les partis de l'opposition burundaise avaient annoncé leur boycott, jugeant le vote ni libre, ni transparent. Le parti du président contesté Pierre Nkurunziza ne possède pas seulement beaucoup d'argent et d'influence. Son organisation de jeunesse, accusée de regrouper des bandes de casseurs, a semé un climat de peur au cours des dernières semaines et de nombreux manifestants ont été tués lors de brutales répressions. Plus de 127 000 Burundais ont déjà fui le pays, dont 50 journalistes, un haut magistrat, le vice-président du pays et aussi le président du Parlement.
Depuis le début des violences plus de 70 personnes ont été tuées, dont un leader de l'opposition et son garde du corps. Au moins 500 manifestants ont été blessés et plus de mille arrêtés. Un triste bilan conclut le journal.
Si tout se passe selon la volonté du président Pierre Nkurunziza, écrit la Neue Zürcher Zeitung, son parti au pouvoir CNDD-FDD devrait obtenir une majorité d'au moins 80% des cent membres de l'Assemblée , quels que soient les moyens pour obtenir ce résultat.
Pierre Nkurunziza ignore toute critique qu‘elle vienne de l‘intérieur du pays ou de l'extérieur. Les pays donateurs ont suspendu leur aide financière, mais bien que cela réduise de moitié le financement du budget de l'Etat, le président, obstiné, ne songe pas à abandonner ses plans. De cette manière, le Burundi est en passe de venir le dernier venu des Etats de crise en Afrique, conclut l'éditorialiste.