"Sa mort met Erdogan en danger"
13 mars 2014«Sa mort met Erdogan en danger», titre die Tageszeitung en "Une" avec la photo des manifestants portant le cercueil du jeune Turc, décédé mardi, après neuf mois passés dans le coma. Encore une date dans l'éphéméride des violences politiques en Turquie : le 12 mars. Cette date, se souvient le journal, est l'anniversaire du coup d'Etat militaire de 1971 et celui aussi du massacre survenu en 1995 dans le quartier de Gazi.
Le pouvoir turc sur la braise
Le 12 mars rappellera désormais aussi, le dernier adieu rendu par des centaines de milliers de personnes au jeune Berkin Elvan atteint à la tête par un tir de gaz lacrymogène durant l'évacuation du parc de Gezi en juin 2013, alors qu'il allait acheter du pain. Et la Taz de dénoncer la désinvolture affichée par les responsables de l'AKP au pouvoir, suite au décès du jeune Berkin. Leur compassion arrive bien trop tard. L'Etat turc réagit aux manifestations de ce mardi comme il l'a toujours fait : du gaz, du gaz, du gaz, tiré en direction de la tête. Pour un pays qui se veut membre de l'Europe, c'est un scandale conclut l'éditorialiste.
L'Occident encore plus menaçant
Le rattachement de la Crimée à la Russie ne serait pas moins un scandale pour les pays de l'Europe et l'Occident et cela préoccupe la chancelière allemande. Depuis la Pologne où elle était en visite mercredi, Angela Merkel a de nouveau brandi l'arme de la sanction rapporte Die Welt en titrant : L'Occident met Poutine en garde contre une annexion de la Crimée. S'il n'y a pas de changement, ce qui est malheureusement le cas, il va falloir passer au deuxième degré des sanctions a menacé la chancelière.
Des menaces sans lendemain ?
Mais la Frankfurter Allgemeine Zeitung est sceptique quant à l'efficacité de la menace. Les avertissements des pays occidentaux n'ont jusqu'à présent rien donné et ne donneront certainement rien prédit le journal. L'économie russe est cependant vulnerable, l'élite financière a des intérêts en Occident.
La Süddeutsche Zeitung relève que malgré leurs excellentes relations, Angela Merkel et son hôte, le Premier ministre polonais Donald Tusk ont des divergences sur le dossier de la Crimée. En matière commerciale avec la Russie, l'Allemagne et la Pologne ne sont pas sur un pied d'égalité. Les enjeux pour l'Allemagne pèsent bien plus lourd. Berlin a une attitude prudente au moment où Varsovie prône avec Londres, une réaction plus énergique de l'Union européenne à l'encontre de Moscou.