Avec le coup d'État intervenu au Niger, le Sahel est en train de passer de plus en plus entre les mains des hommes en kaki. Les raisons invoquées par les putshcistes sont quasiment identiques : l'incapacité selon eux, à l’exception de la Guinée, des gouvernement civils respctifs à mettre un terme au péril djihadiste.
Autre particularité de ces pays : les coups d'État militaires récents sont soutenus par les populations. En réaction à la gestion du pays tant économique que sécuritaire comme l’a rappelé récemment Philippe De Leener, spécialiste de l'Afrique et professeur à l'école de sciences politiques de l'UCLouvain.
Selon la chercheuse, "à la limite, l'armée rend service à la nation. Elle permet de rendre visible et audible, ce que finalement beaucoup de gens vivent au quotidien. Donc, on n'est pas dans le cadre d'un régime narcotrafiquants, de crapules qui viennent sous couvert de militaires, prendre le pouvoir. On n'est pas du tout là-dedans. En tout cas au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée. C'est un groupe d'acteurs qui sont préoccupés par la stabilité et l'avenir de leur pays, et ils sont poussés en cela par une une population qui est très jeune".
Par ailleurs, après le départ des soldats français du Mali et du Burkina Faso, la Russie renforce sa présence au travers de la signature de plusieurs accords de coopération militaire avec plusieurs pays de la région. Ces derniers ont également recours aux mercenaires russes de Wagner.
Environ 10.000 mercenaires seraient déployés dans une série de pays du continent : Mali, Libye, Soudan, République Centrafricaine, Mozambique. La Russie mène également des opérations d'influence dans plusieurs autres pays : Niger, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Zimbabwe et Madagascar.
Ce qui fait dire à beaucoup d'analystes qu’on assiste à un affrontement entre les blocs de l'Est et de l’Ouest.
Eric Topona en discute sous l’Arbre à Palabres avec ses invités.
- Boubacar Haidara, chercheur sénior au Bonn International Centre for Conflict Studies (BICC) et enseignant à l'Université de Ségou dans le centre du Mali.
- Patrick Mboyo, chercheur en droit public et en sciences politiques à l'Université Paris-Saclay.
- Mouhamadou Lamine Bara LO, expert en politique étrangère, défense et sécurité et président TULLIUS AFRICA SAS (un cabinet de conseil en communication et Relations publiques)
Le débat sous l’Arbre à Palabres est diffusé tous les vendredis à 17 h TU et tous les samedis à 7 h TU.
Cliquez sur l'image (au tout début de l'article) pour écouter l'intégralité du débat.