Scènes de désolation à Maradi, frappée par des inondations
2 septembre 2024A Maradi, capitale économique du Niger, plusieurs quartiers ont été inondés et des habitations se sont effondrées durant le week-end.
Les autorités locales sont mobilisées pour évaluer l'ampleur des pertes, tandis que la population fait face à une situation des plus critiques.
Une quantité de 160 mm de pluie a ainsi suffi pour bouleverser la ville. Ce sont principalement les quartiers anciens, manquant d'infrastructures modernes, qui ont été les plus touchés.
Le quartier Bagalam en est un exemple frappant. Sanoussi Hassan, un habitant de 60 ans, raconte que "de toute ma vie, je n'ai jamais vu des réfrigérateurs, des machines à coudre, des matelas et des lits flotter et être emportés par les eaux. Tous les hommes de mon âge savent nager, mais personne ne pouvait résister à la puissance de l'eau. Les dégâts sont indescriptibles, bien au-delà de ce qu'on peut voir en surface. A l'intérieur de la ville, des pères de famille ont perdu deux à trois chambres, d'autres ont vu leurs murs s'effondrer. Certains sont totalement désemparés, ne sachant plus à quel saint se vouer, et beaucoup n'ont même plus de quoi se nourrir".
Samedi (31.08), les autorités ont dressé un bilan alarmant. Selon le gouverneur Maman Issoufou, "15 de nos compatriotes sont partis sous les décombres des maisons effondrées ou des murs écroulés. Nous avons également enregistré des blessés. Au-delà des pertes en vies humaines, il y a eu des dégâts matériels très importants. Vous l’avez constaté, particulièrement dans le quartier Bagalam, où pratiquement une partie entière du quartier est partie sous les décombres. Nous sommes sur le point de décider de relocaliser nos compatriotes qui se trouvent dans cette situation".
Risques sanitaires
48 heures après ce sinistre, l'inquiétude des responsables sanitaires est palpable. Ils se mobilisent pour contrôler l’eau de consommation afin de prévenir des maladies comme le choléra, qui a souvent trouvé son épicentre dans le quartier Bagalam.
Ibrahim Mai Kaka, directeur régional adjoint de la Santé publique de Maradi explique que "les mesures d’urgence à prendre, ce sont des mesures préventives. Il y a beaucoup d’eau stagnante avec des risques de contamination divers. La première urgence pour nous est de prendre toutes les mesures pour éviter et prévenir l’éclosion des maladies liées à l’eau, notamment le choléra. Et bien sûr, aussi, prévenir une épidémie avec des chiffres inhabituels par rapport au paludisme".
Les habitants, quant à eux, restent dans l'incertitude, craignant de nouvelles pluies dans les jours à venir.
Pendant que les autorités et les services de santé s'organisent pour limiter les dégâts, Sanoussi et ses voisins s'accrochent à l'espoir d'un soutien rapide pour reconstruire ce qui a été emporté.
Pour l’heure, la direction régionale de l’action humanitaire et de la gestion de catastrophe multiplie les réunions avec les partenaires techniques comme l’Ocha, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu, pour venir en aide aux populations sinistrées.