Sept ans de prison pour Ioulia Timochenko
11 octobre 2011Dans ce procès sous haute tension considéré par de nombreux analystes comme un complot politique, l’opposante ukrainienne comparaissait pour son rôle présumé lors de la signature de contrats gaziers avec la Russie en 2009. Alors Premier ministre de son pays, Ioulia Timoshenko aurait utilisé, selon le juge Rodion Kireev, son autorité et ses prérogatives légales "à des fins criminelles", commettant des actes qui outrepassaient clairement ses droits. Ces accords, souligne le juge, avaient couté près de 130 millions d’euro à la compagnie nationale des hydrocarbures Naftogaz.
Pour les partisans de Ioulia Timochenko, le verdict n’est pas prononcé par le juge mais par le président pro-russe Viktor Ianoukovitch. A la sortie de l’audience, l'ancienne figure de la Révolution orange a déclaré : "l’objectif est de contrôler l’opposition mais peu importe le jugement, je poursuivrais mon combat". Lors de cette révolution pro-occidentale en 2004, Ioulia Timochenko était dans l'opposition. Elle est vite devenue une combattante politique charismatique. Mais son parcours est parsemé de zones d’ombres. Ses adversaires la décrivent comme une opportuniste. Déjà en 2001, elle avait fait l’expérience de la prison pendant un mois pour une première affaire liée au paiement du gaz russe.
Son incarcération a immédiatement été condamnée par l’Union européenne et les Etats-Unis. Bruxelles et Washington dénoncent un procès "aux apparences de persécutions avec des motivations politiques". L'Union européenne menace même de revoir ses relations bilatérales avec l'Ukraine.
Auteur : Nadhel Diallo (avec dpa, afp)
Edition : Cécile Leclerc, Anne Le Touzé