Situation alarmante au Soudan du Sud
24 février 2017"Guerre contre les paysans"
Pour la première fois depuis six ans, les Nations unies ont à nouveau classé une région du monde comme zone de famine, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il s’agit du plus jeune Etat du monde : le Soudan du Sud, dont les provinces septentrionales sont le plus durement touchées - des centaines de milliers de personnes, les enfants en particulier souffrent de grave malnutrition et la famine vient juste d'être déclarée dans certaines parties de l'Etat d'Unité, où le taux de mortalité a sensiblement augmenté.
Outre le Soudan du Sud, la Somalie et l’Ethiopie sont aussi menacés par la famine parce qu’il n’y a pas plu depuis deux ans déjà. Dans le nord du Nigeria la situation alimentaire est aussi précaire parce que des dizaines de milliers de paysans ont dû fuir devant les terroristes de Boko Haram.
Mais la situation au Soudan du sud est particulière, souligne la FAZ: la famine est due avant tout à une brutale guerre civile qui déchire le pays. Jusqu’au début du conflit, en 2013, les centaines de milliers de personnes menacées aujourd'hui de mourir de faim, cultivaient leurs champs et élevaient des bovins. Ils ont tout perdu, et l’on craint que jusqu’à 40% de la population sud-soudanaise soient durement touchées par la faim, car malgré les tentatives de médiation internationales, la guerre entre les troupes gouvernementales du président Salva Kiir et les rebelles de l’ex-vice-président Riek Machar ne veut pas prendre fin.
Ce qui se passe au Soudan du Sud est une guerre d‘extermination ethnique, dénonce le journal de Francfort. Salva Kiir veut renforcer la suprématie de son ethnie des Dinka. Riek Machar, du peuple des Nuer, s‘en défend. Les deux ethnies se massacrent mutuellement. Parce que les zones de combat sont difficilement accessibles, on ignore le nombre exact des victimes. Par contre, on connaît de manière assez précise le nombre des réfugiés: trois millions, soit un quart de la population.
L’Etat du Soudan du Sud devenu indépendant en 2011 remplit entre temps tous les critères d’un Etat failli. Toutefois l’opinion publique internationale ne semble pas prendre conscience de l'ampleur de ce dramatique conflit, s’indigne la FAZ.
"Que fait l'Union Africaine, que fait l‘ONU?" s'interroge la taz, die tageszeitung et fournit la réponse: Les Nations unies soutiennent vainement les efforts de paix de l’Union Africaine. 13.000 Casques bleus de l’UNMISS, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud sont déployés dans le pays. En dehors de leur base, ils sont largement inopérants. Après des échecs répétés de leur part à protéger la population civile, une troupe onusienne spéciale d’intervention, forte de 4.000 hommes, doit être déployée. Mais son déploiement est toujours reculé, aussi parce que le gouvernement sud-soudanais ne le souhaite pas vraiment..."
Autre thème: le Zimbabwe et son "éternel" dirigeant.
Robert Mugabe vient de fêter sont 93ème anniversaire…
"Robert Mugabe est si populaire et aimé de ses compatriotes que même mort, il aurait les meilleures chances de remporter les prochaines élections dans deux ans ’. Ce sont là les mots quelque peu cyniques de Grace Mugabe, l’épouse du chef d’Etat zimbabwéen quelques jours avant son 93ème anniversaire.
Comme depuis l’indépendance du Zimbabwe il y a 37 ans, son parti Zanu/PF a désigné en décembre l’éternel président comme son candidat à la prochaine présidentielle: si Mugabe devait encore accomplir ce mandat, - le huitième !-, alors ce Mathusalem de 99 ans aurait brisé tous les records, relève la Berliner Zeitung.
Toutefois, les paroles de son ambitieuse épouse révèlent qu’elle-même ne croit pas à un miracle. Actuellement, la santé d‘ "Oncle Bob" décline encore plus rapidement que l‘économie zimbabwéenne. Le vieillard trébuche parfois sur ses propres pieds, tombe sur l’asphalte du tarmac de l’aéroport, ou bien lit du début à la fin un discours qu’il a déjà prononcé quelques semaines auparavant.
Lors de réunions, l’ancien combattant pour la libération somnole ou s’endort, des proches parlent même de problèmes d’incontinence... Entretemps, cet intellectuel redouté est devenu la caricature d’un dictateur africain tremblotant, ce qu’il ne doit qu’à lui-même, souligne le quotidien berlinois.
Si Mugabe s’était retiré après 2o ans passés au pouvoir, il aurait pu jouir d’un troisième âge, respecté de tous comme un "Elder Statesman". Mais au lieu de cela , il a aussi bien ruiné sa réputation que le pays: sur le plan économique, le Zimbabwe est encore plus chancelant que son vieillard de dirigeant. Et comme si cela ne suffisait pas encore, sa propre épouse en fait un objet de moquerie pour le monde entier: elle a l’intention de remporter la lutte pour la succession de Robert Mugabe et d’hériter de ses fonctions. Au sein du parti au pouvoir „Grabbing Grace“ (Grace l’accapareuse) avide d’argent et de pouvoir, n’a qu’un sérieux rival, mais qui a du mordant : Emmerson Mnangagwa. On le surnomme :"le Crocodile"!