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Des étudiants africains attendent leur évacuation du Soudan

24 avril 2023

De nombreux pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants. Des étudiant*e*s africain*e*s espèrent aussi pouvoir quitter le pays.

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Deux civils, un homme et une femme, fuient avec un enfant dans les bras et quelques bagages la ville de Khartoum (photo du 19 avril 2023)
Les combats poussent les civils à fuir la capitale soudanaise, KhartoumImage : El-Tayeb Siddig/REUTERS

Cela va faire neuf jours que les combats se poursuivent entre l’armée et les paramilitaires. A ce jour, plus de 400 personnes ont perdu la vie.

Les combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont pris des dizaines de milliers d’habitants en otages.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, les violences, à Khartoum et au Darfour, dans l'ouest, ont fait  plus de 420 morts et 3.700 blessés. La plupart sont des civils.

Le Tchad a annoncé ce lundi qu'il allait évacuer 438 de ses ressortissants du Soudan parmi lesquels on compte des étudiants. Des avions devraient pour cela faire la rotation depuis Port-Soudan, selon le gouvernement tchadien.

"On a tellement peur, on ne peut rien faire" (Zenab Abdoul Amine Issa)

Mais des centaines d’autres étudiants africains disent ne pas être en mesure de contacter les autorités consulaires de leur pays.

L'attente des étudiants

C’est le cas de Zenab Abdoul Amine Issa, une étudiante nigérienne que nous avons pu joindre et qui se trouve actuellement dans l’Etat d’Al-Jazirah, au sud de Khartoum.

"On a tellement peur, on ne peut rien faire. Je suis loin de Khartoum, il y a la guerre mais ça va. J’attends pour voir s’il y aura une évacuation nigérienne. Je n’ai pas le numéro des autorités nigériennes pour que je puisse partir. Je n’ai personne pour dire aux autorités nigériennes de m’évacuer d’ici. Hier, j’ai demandé qu’on puisse m’envoyer le numéro du consulat mais jusqu’à présent, on ne me l’a pas envoyé. Jusqu’à présent, il n’y a rien, les autorités nigériennes ne viennent pas ici, je ne sais même pas où ils sont pour partir avec eux. Je demande aux autorités nigériennes de venir voir leur peuple qui est ici au Soudan", confie l’étudiante à la Deutsche Welle.

Coupure d'électricité, difficultés de connexion 

Nous avons tenté de joindre plusieurs autres étudiants africains mais sans succès car il y a des coupures d’électricité et, comme le précise Zeinab Abdoul Amine Issa, il est difficile de recharger les batteries des téléphones ou d’acheter du crédit pour avoir accès à internet.

 "Il n’y a pas d’internet, il n’y a rien ! Nous n’avons même pas de crédit d’appel pour appeler les gens qui sont dehors. "

Des risques d'embrasement

De nombreuses organisations humanitaires ont suspendu leurs activités. Cinq travailleurs humanitaires ont été tués et, selon le syndicat des médecins, près des trois quarts des hôpitaux sont hors service.

Abdullahi Hassan, chercheur sur la Somalie et le Soudan à Amnesty International, explique la situation qui prévaut sur le terrain pour les soignants et les membres d’organisation humanitaire.

"La plupart des hôpitaux des grandes villes, y compris Khartoum, ont été fermés. Les gens n'ont pas pu y accéder et aucun service n'est fourni dans ces centres de santé. Les médecins, les infirmières et les autres travailleurs de la santé sont pris pour cible et craignent pour leur propre sécurité. Médecins sans frontières a signalé que son propre centre avait été pillé et pris pour cible. Les personnes qui fournissent des services de santé essentiels ne sont donc pas en sécurité en ce moment".

Ce lundi, le secrétaire général des Nations unies a dit redouter que les violences au Soudan s’étendent à toute la région. Il a de nouveau réclamé un cessez-le-feu pour "éloigner le Soudan du précipice".