Steinmeier dans les starting-blocks
22 décembre 2008Frank-Walter Steinmeier en bodybuilder rugissant dans le moteur d'une voiture cabossée aux vitres brisées, aux pneus crevés et immatriculée SPD, comme parti social démocrate. C'est la caricature du jour dans la Süddeutsche Zeitung, au lendemain de la publication dans le quotidien Bild am Sonntag, d'une interview du vice-chancelier qui a donc lancé sa campagne électorale. Selon le quotidien, si Frank-Walter Steinmeier veut vraiment donner une chance au SPD en 2009, il va devoir prouver qu'il est en mesure de mieux surmonter la crise économique et financière que sa rivale, la chancelière Angela Merkel. Car la seule question qui préoccupera les citoyens l'an prochain c'est de savoir quel est l'homme politique et quel est le parti qui pourra diriger correctement l'Allemagne en ces temps difficiles.
Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le vice-chancelier veut avant tout utiliser les dissensions entre la CDU, l'Union chrétienne-démocrate et sa petite soeur bavaroise la CSU, l'Union chrétienne-sociale. En d'autres termes, il s'agit de remuer le couteau dans la plaie des conservateurs jusqu'à ce que la presse trouve cela aussi évident de titrer sur les querelles de la droite que sur celles de la gauche. Evidemment, conclut le journal, la tactique de Steinmeier est également utile pour dissimuler le fait que personne ne croit à son statut de candidat à la chancellerie.
La FAZ revient également sur les violences dans la bande de Gaza, quelques jours après l'expiration de la trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas. Un noël et un nouvel an de plus sans paix, déplore le journal. Certes, on parle encore de temps en temps avec le parti d'en face mais le problème majeur c'est que les acteurs de cette paix sont politiquement affaiblis.
L'envoi d'importants renforts en Afghanistan, annoncé hier par les Etats-Unis, est enfin loin de faire l'unanimité de la presse allemande. Pour la Frankfurter Rundschau, les Américains recourent là à la bonne vieille méthode et cela revient du même coup à tirer la sonnette d'alarme. Si les Etats-Unis et l'OTAN ne comprennent pas rapidement que l'Afghanistan a besoin d'une stratégie globale et que celui qui veut remporter la victoire doit avant tout remporter l'adhésion de la population, le pays va devenir un enfer et tout sera perdu.
Même avis du côté de die Tageszeitung. La décision de Barack Obama ressemble à tout sauf à une rupture de la politique étrangère américaine en Afghanistan. Et c'est justement cette politique, note le journal, qui repose principalement sur l'usage de la violence qui a déjà poussé beaucoup d'Afghans dans les bras des taliban.