Steinmeier : "Il faut préserver notre ouverture d'esprit"

Le président allemand, qui a une fonction d'autorité morale dans le pays, a notamment livré son analyse sur la série d'attentats islamistes qui frappent la France, après une nouvelle attaque sanglante qui a fait trois morts à Nice jeudi (29.10).

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Lutter contre toute forme de radicalisation oui, mais sans stigmatiser et opposer les communautés entre elles. C'est le message qu'a fait passer le président allemand qui estime que c'est l'Europe toute entière qui doit se lever face à cet acte de brutalité et ses motivations islamistes :
 

"Le plus important est que dans nos sociétés, nos sociétés démocratiques, nous ne prenions pas la direction qui ferait de la haine et de l'exclusion la norme de l'action des Etats." 

Il faut préserver l'ouverture d'esprit de nos sociétés, a poursuivi Frank Walter Steinmeier qui a profité de l'interview pour dénoncer les récentes attaques verbales du président turc Recep Tayyep Erdogan contre son homologue français Emmanuel Macron qui défendait la liberté de caricaturer. 

Coronavirus

Des sorties "qui n'aident pas". Pire, elle pourraient selon le président allemand légitimer la scène radicale :

"J'espère que de potentiels auteurs d'attaques ne se sentent pas encouragés par cette escalade que nous constatons, avec clairement une rhétorique de la surenchère."

Préférer le dialogue à la surenchère : le président allemand a défendu cette même attitude en abordant l'autre dossier important de cette interview, à savoir les nouvelles mesures de restrictions face au coronavirus. Car la question divise de plus en plus :

"Ce qui m'inquiète est la virulence de la confrontation.  Il n'y a quasiment plus de pont entre ceux qui disent : oui les mesures sont ce qu'il faut faire, et ceux qui ignorent la dangerosité du coronavirus ou refusent totalement les restrictions."

 

Election américaine

 
Des avis tranchés et irréconciliables, la division dans la société : voilà qui conduit au dernier volet de cette interview concernant l'élection présidentielle américaine du 3 novembre :

"C'est une élection avec des conséquences mondiales. J'espère, indépendamment de qui va gagner, qu'après cette décision, les Etats-Unis vont à nouveau développer la capacité d’avoir une idée collective du futur de leur pays."

Le président allemand espère aussi le retour de bonnes relations avec l'Europe. "Cela n'a pas été le cas dernièrement ", a rappelé Frank Walter Steinmeier, qui espère, "qu'une compréhension nouvelle pour l'Europe va renaître".