Steinmeier, l'Africain?
14 février 2017Défendre la démocratie et la liberté au moment où elles sont mises en cause… Ces mots font partie des tout premiers prononcés par le prochain président allemand. Frank-Walter Steinmeier a été élu dimanche 12 février pour succéder en mars à Joachim Gauck. Ancien ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier connaît le continent africain. Il s'y est rendu plusieurs fois et s'est exprimé sur des sujets sensibles sur le continent.
Visites du sud à l'ouest, en passant par le centre et l'est
Frank-Walter Steinmeier a mené au moins quatre visites officielles en Afrique en tant que ministre des affaires étrangères. Mali, Niger, Burkina Faso, Togo en Afrique de l'Ouest. Kenya, Rwanda, République démocratique du Congo en Afrique de l'Est et du Centre… C'est dire si le prochain président allemand n'a pas besoin d'intermédiaire pour lui parler des réalités du continent. Il y a deux ans, en février 2015, Frank-Walter Steinmeier était en RDC. Une visite qui l'a conduit entre autres à Goma, dans l'Est meurtri par les rébellions.
« Un lieu d'espoirs pour des habitants d'une région qui ont souffert depuis plus de 20 ans de l'action de différents chefs de guerre et qui souffrent d'énormes atrocités. Mais en même temps un lieu d'espoirs d'une vie normale, d'une fin de la souffrance, d'un avenir économique radieux et un lieu d'espoirs d'aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin. »
Trait d'histoire commun avec le Rwanda
Le Rwanda fait forcément partie des pays sur lesquels l'Allemagne compte. De passage à Kigali, en 2015, Frank-Walter Steinmeier fait même un parallèle entre l'histoire du génocide de 1994 et l'Holocauste.
« En tant que citoyen allemand, on ne peut parler d'un génocide en Afrique sans penser à ce dont nous-même avons été responsables. Cela fait partie du destin de nos continents qui nous marque et qui marque aussi nos relations les uns avec les autres. »
Et la justice internationale?
Celui qui s'apprête à porter l'autorité morale de l'Allemagne n'est par insensible aux démarches en Afrique à l'encontre de la justice internationale. Il parle ici de la décision de retrait de l'Afrique du Sud de la CPI :
«Nous savons que même certains des pays les plus puissants de la communauté internationale n'ont pas contribué outre mesure à l'avènement de la justice pénale internationale et notre regret est d'autant plus grand, que le soutien pour la cour se relâche. Nous avons discuté des raisons qui ont conduit l'Afrique du Sud à se retirer de la CPI. »
Frank-Walter Steinmeier n'a pas attendu d'être élu avant d'adopter une posture présidentielle. Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères, peut en témoigner : Steinmeier a souvent promu les vertus de la démocratie et la bonne gouvernance.