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Suspense en Ukraine ...

30 novembre 2004

L'Ukraine attend toujours ce mardi le verdict de la Cour suprême sur la validité du scrutin présidentiel de dimanche dernier...

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Le président sortant Koutchma et le Premier ministre contesté Victor Ianoukovitch
Le président sortant Koutchma et le Premier ministre contesté Victor IanoukovitchImage : AP

Un scrutin qui donnait officiellement le 21 novembre dernier, le premier ministre pro - russe Viktor Ianoukovitch vainqueur. Depuis, les partisans de l'opposant pro-occidental Viktor Iouchtchenko crient à la fraude et réclament l'invalidation du second tour et l'organisation d'un nouveau scrutin - Iouchtchenko souhaite qu'il ait lieu le 12 décembre....

Pressions internationales croissantes, mobilisation massive et sans défaillance de l'opposition ? Ce sont là sans doute les principaux motifs qui ont poussé hier soir le président sortant, Léonide Koutchma à se déclarer favorable à l'organisation d'un nouveau scrutin présidentiel pour sortir l’Ukraine de l'impasse politique. Koutchma s’est voulu conciliant et a parlé de paix, de consensus, de justice et de démocratie. A ses côtés, peu loquace : le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, candidat du pouvoir, déclaré vainqueur de l'élection, - et protégé du président russe Vladimir Poutine. Depuis ce matin à Kiev, la Cour suprême délibère sur la validité du scrutin et le Parlement est réuni en session extraordinaire. Ce midi la majorité des députés ont rejeté un premier texte sur une motion de défiance contre le Premier ministre Ianoukovitch mais pourrait examiner un second texte sur le sujet dans l'après-midi. Dehors, des centaines de milliers de manifestants pacifiques sont toujours massés devant ces bâtiments dans le centre de la capitale... Des images qui rappellent Prague en 1968, Gdansk en 1980 ou encore Leipzig en 1989...La tenue d'un nouveau scrutin semble de plus en plus probable. Le Premier ministre Viktor Ianoukovitch a déclaré que si le scrutin était annulé par la Cour suprême, une nouvelle élection devrait avoir lieu, mais sans lui ni son rival. Ianoukovitch s'est également déclaré prêt, au cas où sa victoire serait confirmée, à proposer à M. Iouchtchenko le poste de Premier ministre. Des propositions immédiatement rejetées par Iouchtchenko. Ce matin encore le chancelier allemand Gerhard Schröder a téléphoné avec son ami politique et personnel à Moscou, le président russe Vladimir Poutine. Peu après cette conversation, Berlin a publié un communiqué officiel affirmant que : "Le chancelier et le président russe sont d'accord pour que les résultats d'une nouvelle élection, fondée sur la loi ukrainienne et la volonté du peuple ukrainien, soient respectés fidèlement". Pourtant quelques minutes plus tôt, le président du Parlement russe, Boris Gryzlov, un proche de Poutine, avait affirmé que l'Ukraine était "sur la voie d'une scission ou d'un bain de sang". Il est vrai que des régions de l'Est et du Sud russophones ont menacé de prendre leur autonomie. Si Ioutchenko et ses partisans sont favorables à un ancrage à l'Ouest de leur pays, Ianoukovitch et ses partisans, eux veulent rester sous l’influence de Moscou comme au temps où l’Ukraine était une république soviétique...Reste à savoir si Kiev 2004 sera comparable à Gdansk et Leipzig, ou bien à Prague ou Budapest...

Ph.Pognan