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Ils critiquent la junte, des enseignants suspendus au Niger

Mahamadou Abdoulkarim
25 août 2023

Au Niger, la junte semble de plus en plus allergique aux critiques et à toute condamnation du coup d’Etat. Des professeurs d'université l’ont appris à leurs dépens.

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Le général Abdourahmane Tiani
Des ONG de défense des droits humains condamnent la suspension des enseignantsImage : Balima Boureima/Reuters

Tout est parti du bureau exécutif du Syndicat national des enseignants chercheurs et chercheuses du supérieur qui, dans une déclaration rendue publique au lendemain du coup d’Etat, a apporté son soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le CNSP, le nom choisi par la junte militaire.

Une déclaration critiquée par un groupe de 37 enseignants-chercheurs à travers une contre-déclaration qui a rappelé que le syndicat des enseignants devait rester attaché aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit. 

En représailles, les autorités militaires ont suspendu sept enseignants qui occupent des postes de responsabilité au sein de l’administration, dont les recteurs de l’université d’Agadez et de Zinder. 

Certains des enseignants concernés par la mesure de suspension n’ont pas voulu répondre à nos questions. Ils ont préféré laisser le syndicat, qui est à la base de cette situation, gérer le dossier. 

Des artistes dessinant le portrait du généal Tiani
Les putschistes cherchent à mobiliser la population pour qu'elle affiche son soutien aux militaires, notamment par des manifestationsImage : Mahamadou Hamidou/REUTERS

Intimidations et interpellations

Il n’est pas de notre ressort de commenter une décision administrative, a renchéri un autre enseignant, les tribunaux s’en chargeront s’il le faut, a laissé entendre un autre. 

De toute façon, dit un autre enseignant, c’est un bras de fer perdu d’avance pour les autorités militaires qui pensent diviser le syndicat pour mieux régner. 

Selon nos informations, pour intimider les enseignants qui rejettent le coup d'Etat, certains ont été interpellés et entendus à la gendarmerie et d’autres à la police judiciaire.

Face à la tournure que prend la situation, le syndicat national des enseignants-chercheurs a tenu, jeudi (24.08), une réunion de son bureau élargi à la base. Mais rien n’a filtré de cette réunion pour l’instant.   

Les organisations de défense des droits de l’Homme saisies du dossier condamnent la suspension des enseignants-chercheurs et dénoncent la politique de la pensée unique que voudrait instaurer la junte au pouvoir.