Syrie : toujours pas d'accord à l'ONU
1 février 2012Cinq mille morts au moins depuis le mois de mars dernier et la peur qui envahit tout le pays. Il est plus que temps pour la communauté internationale de faire entendre sa voix. La mission de la Ligue arabe n'a pas stoppé les violences du régime du président Assad et celui-ci reste sourd à toute offre de dialogue. La résolution actuellement en préparation à l'ONU réclame donc le retrait du président au profit d'un représentant, comme le précise la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton :
« Les Etats-Unis estiment que le président Assad devrait quitter le pouvoir et permettre ainsi à d'autres de commencer le processus de négociation vers une transition démocratique. »
En clair, une fois Assad parti, un gouvernement d'union nationale pourrait être constitué, ouvrant la voie à des élections démocratiques. Cette résolution reprend en fait les grandes lignes d'un plan proposé par la Ligue arabe. L'ambassadeur de Syrie à l'ONU a rejeté ce projet, accusant la Ligue arabe de "fomenter la crise". Mais surtout, l'allié russe estime que l'ONU n'a pas à se mêler des affaires intérieures de ce pays, comme l'a précisé l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine: « Le Conseil de sécurité ne peut pas donner des recettes toutes faites sur les transformations politiques intérieures à un pays. Et nous croyons qu'il faut un dialogue politique. »
Petite lueur d'espoir : la Russie estime que la dernière version de la résolution contient quelques éléments qui ouvrent la voie à un compromis. Pour Moscou, en tous cas, il faut qu'une intervention militaire extérieure soit clairement exclue. En attendant, les violences ont fait mardi au moins 22 morts dans des opérations menées par les forces gouvernementales. Mais le chef de l'Armée syrienne libre, qui regroupe des déserteurs et des opposants, le colonel Riad al-Assad a affirmé que 50% du territoire syrien n'était plus sous le controle du régime.
Auteurs : Sonila Sand, Elisabeth Cadot (avec AFP)
Édition : Aude Gensbittel