Les origines des tensions entre Palestiniens et Israéliens
12 mai 2021Le conflit semblait endormi, passé au second plan avec la pandémie de Covid-19. Depuis le week-end dernier, ce sont à nouveau de véritables scènes de guerre qui se déroulent en Israël et en Palestine. Il y a de nombreux morts civils des deux côtés. Et une nouvelle fois la communauté internationale semble impuissante.
Toutes les nuits, les mêmes images : celles des roquettes tirées depuis Gaza contre Israël. Puis d'Israël contre Gaza. On dénombre, à la mise en ligne de cet article mercredi (12.05.2021), cinquante-cinq morts au moins coté Palestiniens et au moins 5 en Israël.
De chaque coté, c'est la même colère des civils. "C'est un crime", lance aux caméras de l'Agence France Presse un palestinien après une attaque meutrière. "Il s'agissait de civils : une femme, ses enfants, un coiffeur et un commerçant. Ils n'ont pas frappé un militant ni un fonctionnaire, nous sommes des civils qui dormons chez nous."
Pourquoi cette escalade des tensions ?
A l'origine des heurts : des manifestations violemment réprimées la semaine dernière à Jérusalem, contre des expulsions de familles palestiniennes proches de la vieille ville, au profit de colons israéliens. Depuis, les violences empirent un peu plus chaque jour en plein ramadan et sur fond de problèmes politiques des deux côtés.
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En Israël, Benyamin Netanyahou a encore échoué à former un gouvernement. En Palestine, le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annulé des élections législatives prévues en mai, créant beaucoup de frustration dans la population. De quoi encore plus empêcher les deux camps de s'asseoir autour d'une table.
Que peut la communauté internationale ?
Comme à chaque fois le conflit est nourri par les déclarations politiques et les manifestations ailleurs dans le monde. On en a vu en soutien aux Palestiniens dans plusieurs pays africains ces jours-ci.
Des drapeaux israéliens ont aussi été brulés en Allemagne et des cailloux jetés sur des synagogues à Bonn, Münster et Düsseldorf dans l'ouest du pays.
L'espoir pourrait venir d'Egypte, puissance toute proche. Ou du Qatar, soutien du Hamas. Même si des premières négociations auraient échoué. Les regards sont aussi tournés vers le président américain Joe Biden. Mais il a déjà laissé entendre que le conflit n'était pas sa priorité et beaucoup d'experts jugent que les Etats-Unis ne pourront, au mieux, qu'apaiser les tensions.
Ce mercredi, le gouvernement allemand estime qu'Israël "a le droit de se défendre face aux attaques" du Hamas, parlant de légitime défense. Berlin avait appelé avec plusieurs autres capitales européennes la semaine dernière Israël à mettre fin "à sa politique d'extension des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés" et de cesser les expulsions à Jérusalem-Est.