Territoires palestiniens: violences sur fond de crise financière
8 mai 2006
La tension est montée d’un cran ce matin dans la bande de Gaza. Deux militants du Fatah et un membre du Hamas ont été tués lors d’une fusillade à Abassane, près de Khan Younès. Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a réagi à ces affrontements en affirmant qu’il ne permettra jamais une guerre civile.
Des violences qui surviennent dans un climat extrêmement tendu depuis plusieurs semaines et qui font suite à une série d’enlèvements de membres du Fatah et du Hamas. Le 22 avril dernier, des heurts entre partisans des deux partis avaient déjà fait plus d’une trentaine de blessés.
Sur le plan politique, les discussions entre le gouvernement du Hamas et le président de l’Autorité palestinienne piétinent. Après l’échec hier soir d’une réunion entre plusieurs ministres du gouvernement et des représentants du Fatah, une rencontre entre Mahmoud Abbas et son premier ministre Ismaïl Haniyeh a été annulée. Des discussions qui étaient pourtant très attendues.
Depuis la suspension des aides européennes et américaines après la prise du pouvoir du mouvement radical Hamas, l’Autorité palestinienne flirte avec la banqueroute. Pas moins de 160 000 fonctionnaires et membres des services de sécurité attendent leurs salaires depuis le mois de mars dernier. Des salaires dont dépendent un tiers de la population.
La Banque mondiale a tiré aujourd’hui la sonnette d’alarme et n’hésite plus à parler d’une paralysie de l’Autorité palestinienne. Selon le rapport de la Banque mondiale, la situation déjà précaire dans les territoires palestiniens pourrait se dégrader rapidement si les membres des services de sécurité continuent à ne pas recevoir leur traitement. Et la tâche du gouvernement du Hamas s’avérerait alors très compliquée.
C’est pourquoi tous les regards se tourneront demain vers New York. Le quartette formé par les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et l’ONU, doit en effet se retrouver autour d’une table pour décider de la position à adopter face au gouvernement palestinien dirigé par le Hamas.
Mahmoud Abbas a demandé aujourd’hui une reprise des aides financières. Pour le président de l’Autorité palestinienne, il s’agit d’éviter une crise humanitaire et il s’est dit prêt à des négociations immédiates avec Israël. Rappelons que le quartette a fixé comme préalable á la reprise des aides financières, la reconnaissance par le Hamas du droit à l’existence d’Israël et l’arrêt de la lutte armée.