Togo : la nouvelle Constitution divise toujours
11 avril 2024La présidence togolaise a annoncé, mardi 9 avril, une nouvelle date pour les élections législatives et régionales qui auront lieu finalement le 29 avril 2024 au Togo.
Initialement programmées pour le 20 avril, ces élections ont été reportées afin de mener des consultations sur la nouvelle Constitution.
Mais, plusieurs partis d'opposition et la société civile, estiment que le projet de nouvelle Constitution est destiné à maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir. Des professeurs d'université ont pour leur part, écrit une lettre ouverte au président togolais, dans laquelle ils assimilent la révision constitutionnelle à un coup d'Etat.
Une "diversion"
L'opposition et la société civile qualifient les consultations sur la nouvelle Constitution de "diversion", et l'annonce de la nouvelle date des élections législatives et régionales ne change en rien leur détermination à contester le changement de Constitution.
Selon Célestin Agbogan, de la Ligue togolaise des droits de l'Homme "il faut retirer la loi". Il estime que "cette manière de procéder est une injure à la population" et qu'il va falloir que "la population togolaise s'insurge contre cette manière de procéder et que le chef de l'Etat prenne ses responsabilités pour faire retirer cette loi."
L'opposition a d'ailleurs appelé à des manifestations de protestation contre la nouvelle Constitution. Mais le gouvernement les a interdites.
L'opposition entend se battre
Pour l'opposant Dodzi Apevon, la nouvelle Constitution et le changement de régime politique sont destinés à maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir.
"On trouve un malin plaisir à créer une crise supplémentaire en disant que c'est une nouvelle Constitution parce qu'on veut faire du chef de l'Etat actuel le président à vie. En réalité, c'est l'objectif poursuivi" assure-t-il avant de se demander "qui peut accepter ça ?".
Dodzi Apevon n'entend donc pas baisser les bras face à la crise actuelle au Togo.
"Quel que soit ce que ça va nous coûter, on se battra. Nous sommes tous regroupés, soudés autour de cet idéal pour sauver notre pays du gouffre dans lequel le chef de l'Etat Gnassingbé est en train de le plonger" précise l'opposant.
Dans la foulée, 47 enseignants chercheurs de l'Université de Lomé ont adressé une lettre ouverte au président Faure Gnassingbé, dans laquelle ils désapprouvent le processus en cours et demandent à Faure Gnassingbé d'arrêter la révision de la Constitution.