Tristesse et peur au Nigeria
26 décembre 2011Une fois de plus, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan a promis que tout serait fait pour que les coupables soient jugés. Mais force est de constater que les attaques de Boko Haram sont de plus en plus fréquentes et sophistiquées. La secte islamique a notamment revendiqué l'attaque la plus meurtrière du week-end, celle contre l'église catholique Sainte Theresa qui a fait au moins 35 morts.
Outre Madalla, près de la capitale, Abuja, des attentats ont également frappé Jos dans le centre et Damaturu dans le nord-est. Damaturu qui a déjà été le théâtre d'affrontements entre forces armées et islamistes en fin de semaine dernière. Des centaines d'habitants tentaient de fuir la ville ce lundi. Par ailleurs, la police et des habitants de Potiskum ont rapporté qu'une trentaine de boutiques tenues par des chrétiens avaient été brûlées dans la nuit de dimanche à lundi dans cette ville.
Condamnations unanimes
Les attentats du week-end ont déclenché une vague d'indignation un peu partout dans le monde. L'Onu, l'Union européenne, le Vatican ou encore l'Allemagne ont fermement condamné les violences. Le pape Benoît XVI a fait part de sa profonde tristesse et a déploré "les persécutions auxquelles sont exposés les chrétiens dans divers endroits du monde". Le président allemand Christian Wulff a adressé un télégramme à son homologue nigerian estimant qu'aucune religion ne pouvait soutenir une violence aussi lâche. Ban Ki-moon, le secrétaire-général des Nations Unies a appelé à la fin des violences au Nigeria, pays divisé entre chrétiens et musulmans.
Les islamistes de Boko Haram qui se définissent comme des "taliban nigérians" prônent l'introduction de la charia dans le pays. L'an passé déjà, des attaques similaires au moment de Noël avaient fait plus de 80 morts.
Auteur : Konstanze von Kotze, avec AFP, dpa, Reuters
Edition : Aude Gensbittel