Troubles en Afrique du Sud après l'arrestation de Jacob Zuma
13 juillet 2021Le bilan, certainement provisoire, livré dans l'après-midi du mardi (13.07.2021) faisait état d'au moins 45 morts. Des personnes tuées lors des pillages et les destructions en Afrique du sud où plus de 200 centres commerciaux ont été saccagés dans la province du Kwazulu-Natal, à Pretoria et Johannesburg.
Lundi soir (12.07.2021), le président Cyril Ramaphosa a appelé au calme, sans succès. Il a même envoyé l'armée pour ramener le calme.
Des scènes de chaos
La correspondante de la DW rapportait ce mardi une scène de chaos et de clameur, dans la matinée, devant le centre commercial de Protea Glen, au cœur de Soweto. "Des centaines de gens sont en train de voler tout ce qu'ils peuvent", indiquait Valerie Hirsch qui a aussi interrogé une jeune fille qui lui raconte : "Ils prennent tout, littéralement tout. Là-bas, il y a des morts, huit corps, ou ils ont volé de la nourriture et de l'alcool. Les choses ont du tomber et ils ont été écrasés".
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Trop dangereux d'aller vérifier. Des hommes, en train de dévaliser un distributeur de billet, se font menaçants. "Ils volent notre appareil photo. Il faut s'enfuir au plus vite. Dans un autre quartier de Soweto, quelques soldats montent la garde dans le centre commercial de Diepkloof, totalement dévasté", indique encore notre correspondante.
Une protestation qui a dégénéré
"La police et l'armée sont arrivées vers 23 heures. Les agents vont et ils viennent et quand ils partent, les gens reviennent piller. C'est surtout les jeunes. Certains ont été payés pour détruire tout. Cela a commencé comme un mouvement de protestation pour Zuma et puis, cela a dégénéré", raconte Makgwadi Mahlasela, un jeune informaticien qui habite à côté du centre commercial.
Les émeutes ont commencé à Soweto dans un centre commercial proche d'un dortoir de travailleurs migrants Zulu, l'ethnie de l'ex-président Jacob Zuma qui s'est constitué prisonnier le 9 juillet dans le cadre de sa condamnation à 15 mois de prison ferme.
Cest aussi le cas dans les autres townships de Johannesbourg. Beaucoup de gens pauvres ont ensuite profité des troubles pour se livrer à des pillages. "Je m'en fiche de Zuma. Ce qui se passe, c'est à cause de la pauvreté et du chômage. Et à cause des pillages, note situation va encore empirer dans un futur proche", se plaint Sipho, lui-même un Zulu qui pourtant ne sent pas concerné par le sort de l'ex-président Zuma comme la plupart des habitants de soweto.
Les gens de Soweto et d'ailleurs craignent maintenant des pénuries alimentaires et d'essence. Le pays traverse une phase de chaos sans précédent et les forces de l'ordre ont bien du mal à reprendre le contrôle de la situation.