Trump et Biden au coude à coude dans plusieurs Etats clés
4 novembre 2020Dernière actualisation : 18h20 en temps universel
Donald Trump continue à dénoncer une élection corrompue, Biden appelle à compter toutes les voix
Dans un tweet, le président américain, déclare :
"La nuit dernière, je menais, souvent de façon solide, dans beaucoup d'Etats clés, dans quasiment tous les cas contrôlés par des démocrates. Puis, un par un, ils (les avances dans les Etats, ndlr) commencent à disparaitre comme par magie en comptant des tas de bulletins de vote surprises. TRÈS ETRANGE, et les "sondages" se sont complètement et historiquement trompés."
Twitter a immédiatement accompagné ce tweet d'une mise en garde pour potentielle fausse information, alors qu'il n'existe pour l'heure aucune preuve d'une quelconque fraude électorale.
Peu après, son adversaire démocrate Joe Biden a promis une lutte "sans répit jusqu'à ce que chaque bulletin soit compté", également sur Twitter.
Pendant la nuit, alors que le dépouillement se poursuit encore à cette heure dans une série d'Etats clés, Donald Trump s'était unilatéralement déclaré vainqueur de l'élection et menacé de saisir ls Cour suprême.
Michigan, Wisconsin, Nevada : peut-être la route de la victoire pour Joe Biden ?
A l'heure où nous écrivons, Joe Biden a pris la tête dans trois Etats clés où le dépouillement des bulletins est toujours en cours.
Dans le Wisconsin (10 grands électeurs), Joe Biden devance Donald Trump de moins de 1% du total, selon des résultats officieux mais quasi-complets.
L'équipe de campagne de Donald Trump a dans la foulée annoncé qu'elle demanderait un recomptage des voix dans cet Etat.
Dans le Michigan (16 grand électeurs), le démocrate a également une légère avance après de dépouillements de la quasi totalité des votes.
Si le démocrate remporte ces deux Etats, le Nevada (six grands électeurs, traditionnellement démocrate) pourrait suffire pour permettre à Joe Biden d'atteindre les 270 grands électeurs nécessaires pour gagner l'élection.
Dans ce cas, la Pennsylvanie ne serait plus indispensable à une victoire démocrate.
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La bataille pour le Sénat : avantage aux républicains
En parallèle de l'élection présidentielle, plusieurs sièges au Sénat sont en jeu, sachant chacun des 50 Etats dispose de deux sénateurs au Congrès, soit 100 au total.
Selon les dernières projections, les démocrates ont seulement réussi à gagner un siège supplémentaire, pas de quoi menacer la majorité confortable des républicains.
Cela veut dire que même si Joe Biden remportait l'élection, son action risque d'être très limitée par les blocages d'un Sénat aux mains de l'opposition.
L'Allemagne s'inquiète d'une "situation très explosive"
La ministre allemande de la Défense a mis en garde contre "une crise constitutionnelle" aux Etats-Unis, après la déclaration de victoire unilatérale de Donald Trump cette nuit. "C'est quelque chose qui doit tous nous préoccuper", selon Annegret Kramp-Karrenbauer
"Nous devrions tous ensemble insister pour que des élections démocratiques se déroulent complètement. Et cela signifie qu'elles sont terminées lorsque tous les votes sont comptés", a de son côté estimé le ministre des Finances, Olaf Scholz.
La bataille des votes par correspondance
L'élection américaine se résume désormais à une poignée d'Etats clés où les dépouillements étaient toujours en cours.
Il s'agit de la Pennsylvanie, du Michigan, du Wisconsin, de la Géorgie, de la Caroline du Nord et du Nevada. On peut y ajouter l'Arizona où les dépouillements ne sont pas encore terminés, mais Joe Biden ne cesse d'y creuser son avance et ne devrait plus perdre cet Etat.
Dans cette élection indirecte, chaque Etat donne un certain nombre de grands électeurs. Remporter la Pennsylvanie par exemple, permet de s'attribuer 20 grand électeurs. Il en faut 270 sur 538 pour gagner l'élection.
Mais la participation sans précédent depuis 120 ans (160 millions d'Américains ont voté, soit une participation estimée à 66,9%, contre 59,2% en 2016) et le grand nombre de votes par correspondance retardent les comptages. En Pensylvanie il reste un quart des bulletins à être comptés, dans le Wisconsin ce sont 3 % des bulletins.
Ces votes par correspondance pourraient d'avantage servir au démocrate Joe Biden et lui permettre de rattraper son retard. En effet, le démocrates ont été plus nombreux à voter par correspondance, alors que les républicains se sont plutôt rendus aux urnes en personne et leurs voix ont déjà été comptés.
Dans ce scénario, Donald Trump disposerait actuellement d'un réservoir de voix plus faible que Joe Biden.
De plus, dans plusieurs Etats, les votes qui restent à compter proviennent surtout des grandes zones urbaines, où la population penche davantage vers le camp démocrate.
L'écart entre Donald Trump et Joe Biden se réduit ainsi d'heure en heure et au fur et à mesure que les dépouillements progressent.
Les faits marquants de la nuit électorale :
Trump se déclare vainqueur avant l'heure
Alors que le comptage des voix est toujours en cours, Donald Trump n'a pas attendu les résultats finaux pour accuser ses adversaires démocrates de vouloir voler l'élection.
Le président sortant s'est ainsi attribué la victoire lors d'une courte apparition devant ses partisans à la Maison Blanche et demandé l'arrêt du dépouillement. "Honnêtement, nous avons gagné l'élection", a déclaré Donald Trump, qui a menacé de saisir la Cour suprême. Des propos jugés scandaleux et sans précédent par la campagne de Joe Biden.
Le démocrate s'était adressé à ses supporters quelques instants plus tôt pour leur être "en bonne voie" pour accéder au pouvoir. Il a néanmoins appelé à la patience, estimant qu'il n'était ni à lui, ni à Donald Trump d'annoncer les résultats.
La vague bleue n'a pas eu lieu
Malgré de nombreuses prévisions des médias américains durant la campagne et malgré l'avance confortable de Joe Biden dans certains sondages, les Américains n'ont pas sanctionné Donald Trump.
Le président sortant a remporté l'Etat très disputé de la Floride, mais aussi le swing state qu'est l'Ohio. Aussi, le rêve des démocrates de gagner le Texas ne s'est pas réalisé. Donald Trump aura donc finalement conservé les Etats du Midwest, également appelé "heartland", du centre du pays.