L'UE décide d'ouvrir les négociations avec l'Ukraine
14 décembre 2023Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants européens ont décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine, a annoncé jeudi le président du Conseil européen, Charles Michel, et ceci malgré la volonté de la Hongrie de bloquer cette décision.
Mercredi encore, le Premier ministre Viktor Orban le disait devant son parlement : les Européens feraient une "terrible erreur" s'ils acceptaient, lors de ce sommet à Bruxelles, d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine.
Un "chantage", selon Ursula von der Leyen
La Commission européenne a proposé d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine en deux temps : une décision des 27 cette semaine, puis une deuxième l'an prochain sur le cadre devant fixer ces discussions.
Pour essayer de gagner Viktor Orban à sa cause et empêcher le Premier ministre hongrois de faire dérailler le sommet, la Commission européenne avait annoncé, mercredi, le déblocage de quelque dix milliards d'euros pour la Hongrie.
Le feu vert, qui était attendu, a suscité de vives réactions au Parlement européen, où des élus reprochent à Bruxelles d'avoir "cédé au chantage" du Premier ministre hongrois.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, verse le plus gros pot-de-vin de l'histoire de l'UE à l'autocrate et ami de Poutine, Viktor Orban. "Le signal est désastreux : le chantage (...) porte ses fruits", a réagi l'eurodéputé allemand Daniel Freund (Verts).
Orban compte bien rester
La Commission explique quant à elle que ce déblocage est dû aux réformes entreprises par Budapest pour respecter une série de conditions visant à améliorer l'indépendance du système judiciaire hongrois, dont la dernière a été votée mardi soir.
Au total, 21 milliards de fonds européens destinés à la Hongrie sont encore gelés par Bruxelles dans le cadre de différentes procédures, en raison des manquements à l'Etat de droit reprochés à Budapest.
Viktor Orban avait également exprimé son refus d'une nouvelle aide financière à l'Ukraine de 50 milliards d'euros - sous forme de subventions et de prêts - pour 2024-2027. "Si vous voulez de l'argent sur le long terme, une grosse somme d'argent, cela doit se faire hors du budget commun", a-t-il dit.
Alors qu'il semblait isolé sur le plan européen, le Premier ministre hongrois, qui a été interrogé mercredi sur un possible "Huxit" (une sortie de la Hongrie de l'Union européenne), a lancé : "Je ne veux pas partir, mais prendre le pouvoir (...) de l'intérieur", en ralliant de plus en plus de pays.