UE/Royaume-Uni, maintenir le partenariat après le Brexit
31 janvier 2020Ces dernières années, le Royaume-Uni faisait souvent figure de frein en Europe - à la coopération militaire européenne par exemple.
Mais Londres, en tant que puissance nucléaire, reste un pays qui pèse sur la scène internationale.
C’est pourquoi l’eurodéputé écologiste Reinhard Bütikofer craint un affaiblissement de l’Union européenne après le Brexit.
"Les Britanniques sont des diplomates aguerris, ils siègent au Conseil de sécurité de l’ONU et pour ce qui est des capacités militaires, ils ont mis les plus grandes ressources militaires à disposition de l’Union."
D’où l’appel de politiciens comme Reinhard Bütikofer de maintenir un partenariat privilégié avec le Royaume-Uni, y compris après leur sortie de l’UE.
Un Brexit gagnant?
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a souligné l’intérêt commun des deux parties à continuer à coopérer de façon étroite sur le plan sécuritaire.
Il en va de même pour les affaires étrangères, qu’il s’agisse de stratégie politique, de la politique de sanctions, des services de renseignement ou de la lutte contre les fake news et la cybercriminalité.
Mais l’accord qui fixe les conditions du Brexit entre Londres et Bruxelles n’entre pas dans le détail : il se limite à des déclarations d’intention.
Comme la possibilité ménagée aux Britanniques de continuer à participer à des projets militaires ou des missions de l’Union européenne.
Les règles à suivre……
Après sa sortie de l’Union, le Royaume-Uni devient donc un pays tiers qui doit suivre d’autres règles que les Etats membres, rappelle Fabian Zuleeg, du think tank European Policy Center.
Il explique que : "l’Union européenne ne laissera pas la Grande-Bretagne siéger dans ses instances dirigeantes. Ce qui signifie que Londres devra suivre les règles définies par l’Europe, sans pouvoir codécider. […] et là se pose notamment la grande question des données, des informations qu’on échange, y compris les données personnelles. Il faut que ce soit encadré strictement par l’Union européenne", affirme Fabian Zuleeg.
Dans le débat public, ce sont surtout les répercussions économiques qui prennent de la place. L’Union européenne évalue à environ 12 milliards d’euros par an les pertes en contributions au pot commun, à partir de 2021.
Ce manque à gagner devra être compensé par les Etats membres, dont l’Allemagne, déjà grosse contributrice de l’Union européenne et peu encline à faire cet effort financier supplémentaire.