L'Allemagne réitère son soutien à l'Ukraine
23 août 2022La "Plateforme de Crimée” s'est réunie virtuellement aujourd'hui. Cette initiative internationale regroupe les Etats qui soutiennent l'Ukraine - elle avait été créée avant même le début de l'invasion russe et de la guerre en Ukraine, il y a six mois.
Parmi les participants à la réunion, il y avait le secrétaire-général de l'Otan, des dirigeants occidentaux, dont le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron, mais aussi par exemple le Premier ministre japonais. Ces discussions ont lieu un mois après l'accord qui a permis de débloquer une partie des cargaisons de céréales depuis les ports ukrainiens, et à la veille de la fête nationale en Ukraine.
Olaf Scholz dénonce l'impérialisme russe
C'est en tant que chancelier allemand et président en exercice du G7 qu'Olaf Scholz a de nouveau assuré à l'Ukraine que l'Allemagne restait à ses côtés dans la guerre contre la Russie.
"Nous le répétons : la communauté internationale n'acceptera pas l'annexion illégale et impérialiste de l'Ukraine par la Russie”, a-t-il déclaré.
Olaf Scholz a également exprimé son "admiration” pour la bravoure des Ukrainiens contre leur agresseur, et affirmé que les "partenaires de l'Ukraine sont plus unis que jamais” : "Notre message est clair : aucun référendum fictif ni aucune autre tentative visant à modifier le statut de certaines parties du territoire ukrainien ne sera jamais reconnu”, a fait savoir le chancelier allemand lors de son intervention vidéo.
Le chancelier allemand a également annoncé la tenue, en octobre, d'une conférence internationale sur la reconstruction de l'Ukraine à Berlin.
Désunion européenne
Pourtant, la position des Etats membres de l'Union européenne n'est pas unitaire vis-à-vis de la Russie. Le chef de la diplomatie européenne l'a rappelé dans une interview accordée à l'AFP. Josep Borrell s'attend à des "discussions difficiles” lors de la réunion des ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères à Prague, la semaine prochaine.
Le Canada contre la propagande du Kremlin
Le Premier ministre canadien, lui, a répété qu'il n'existait aucune sanction internationale prise contre la Russie concernant la nourriture, contrairement à ce que tenterait de faire croire le Kremlin.
Justin Trudeau a ainsi déclaré : "Lorsque le régime russe attribue aux sanctions la responsabilité de la crise alimentaire mondiale, il fait de la désinformation. Nous devons continuer à lutter contre la désinformation russe.”
Reprise timide des exportations de céréales
Les exportations ukrainiennes ont repris lentement depuis l'accord signé à Istanbul pour atténuer le blocus, il y a un mois.
Depuis lors, une trentaine de navires ont quitté des ports ukrainiens sur la mer Noire, transportant plus de 600.000 tonnes de céréales jusqu'à présent. 23.000 tonnes de blé ont ainsi pu être acheminées par exemple vers l'Ethiopie.
Mais la circulation des navires est loin d'avoir atteint son niveau d'avant.
Interrogé par la DW, Pawlo Martyschew, de la KSE, une école d'économie à Kiev, affirme que les "acteurs du marché ne font pas vraiment confiance aux Russes et craignent d'avoir des surprises”, en référence aux tirs de roquettes russes sur le port d'Odessa au lendemain de la signature de l'accord d'Istanbul.
Des avions de chasses russes auraient aussi survolé le couloir pourtant démilitarisé de la zone. Peu d'armateurs sont prêts à prendre ce genre de risques, coûteux et dangereux.
Les craintes du 24 août
Les Etats-Unis accusent par ailleurs la Russie de vouloir intensifier ses bombardements en Ukraine. Peut-être dès demain, 24 août, jour de la fête qui marque l'anniversaire de l'indépendance du pays vis-à-vis de l'URSS.
La France, elle, appelle à ne montrer "aucune faiblesse" face à Moscou dans la guerre qui entrera demain dans son septième mois.