La Russie a débuté ses référendums d'annexion en Ukraine
23 septembre 2022Les votes qui doivent durer quatre jours ont commencé ce vendredi matin (23.09) dans les régions séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk dans l’est du pays, et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia au sud.
Des centaines de bureaux de votes ont été installés, souvent surveillés par des militaires russes.
Dans la région de Donetsk, les autorités prorusses disent toutefois privilégier le vote à domicile, avec des officiels qui se rendent directement chez l’habitant, là aussi accompagnés par des soldats. Sur une feuille, il faut alors répondre à la question : "Etes-vous pour l’entrée dans la fédération de Russie ?" Il suffit de cocher la case oui ou non.
Cette démarche traduit toute l’absence de transparence de ce scrutin, sans observateurs internationaux.
Espérer la fin de la guerre
Donetsk et Lougansk, qui forment le Donbass, sont dirigés de fait par des autorités prorusses depuis 2014. Les régions de Kherson et de Zaporijia, dans le sud, sont contrôlés en partie par l’armée russe. La télévision ukrainienne a déjà été coupée par les autorités locales. Ce sont des programmes russes qui passent.
"Je suis prêt à aller voter, dit Marina, une habitante de Zaporijia. J'ai attendu avec impatience de rejoindre la Fédération de Russie. Vivre ici est devenu impossible depuis 2014."
Beaucoup disent espérer qu’un rattachement à la Russie mettra fin à des années de guerre. Pour d’autres, comme Victoria, ce referendum reste une farce. "Je ne soutiens pas le référendum. Comment peut-on prendre illégalement une partie de l'Ukraine, venir chez les autres et faire ce qui vous plaît ?", demande-t-elle.
Simulacres
Victoria a dû fuir Melitopol et fait partie des près de sept millions de déplacés à l’intérieur de l’Ukraine, selon les chiffres des Nations unies.
Des villes ainsi vidées de leurs habitants sont aujourd’hui appelées à voter, alors que des bombes continuent à s’abattre sur les habitations. Le problème de la participation est évident dans ces conditions.
Kiev et les chancelleries occidentales ne reconnaîtront pas les résultats. Comme en 2014, lorsque des scores fleuves avaient abouti à l’annexion de la Crimée, lors d’un référendum sans observateurs, sans médias indépendants et sans vérification indépendante des résultats.