Angela Merkel isolée par sa politique migratoire
1 septembre 2016"Wir schaffen das", "Nous y arriverons", cette phrase, Angela Merkel l'avait prononcée il y a un an, face aux nombreuses demandes de réfugiés. Depuis, la chancelière n'a de cesse de la répéter tel un credo. Et pourtant, elle doit faire face à de nombreuses critiques. Dans son propre camp d'abord: la CSU, la petite sœur bavaroise du parti chrétien-démocrate, entend fermer les frontières. Pire encore, la CSU menace de ne pas soutenir la chancelière si elle se présente pour un nouveau mandat.
Les critiques viennent aussi des opposants à Merkel: Sigmar Gabriel, le chef du SPD, le parti social-démocrate, pense que la chancelière a sous-estimé l'ampleur du défi migratoire. Pour lui, il ne suffit pas de répéter en boucle que l'on va y arriver.
Montée en puissance de l'AfD
Par ailleurs, l'AfD qui, au départ, était un parti eurosceptique, fondé par des dissidents du parti chrétien-démocrate, se définit désormais par ses attaques anti-migrants. L'Alternative pour l'Allemagne a même construit tout son programme contre l'Islam. Le parti est déjà entré dans la moitié des seize parlements régionaux. Et un récent sondage lui prédit 23% des voix lors de l'élection de celui de Mecklembourg-Poméranie antérieure, élection qui aura lieu dimanche dans le fief de la chancelière.
Angela Merkel voit sa popularité dégringoler: de 75% d'électeurs favorables en avril 2015, elle vient de passer à 45%. Les Allemands, très favorables à l'arrivée des migrants il y a un an, sont de plus en plus inquiets, notamment à cause des attentats qui ont frappé le pays, certains revendiqués par des demandeurs d'asile.
La chancelière s'attire également les foudres de ses partenaires européens, en particulier les Etats d'Europe de l'Est, qui ont vivement critiqué le pacte conclu avec la Turquie sur les migrations. Angela Merkel se retrouve tout à coup isolée, au sein des 27 mais également sur l'échiquier politique allemand.