Un groupe d'enquêteurs dans l'Est de la RDC
29 mai 2012Selon le bureau à Goma de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC, la Monusco, les combattants en question seraient au total onze citoyens rwandais, dont un mineur, recrutés au Rwanda sous prétexte de rejoindre l'armée nationale. Or, le but de leur formation serait plutôt d'aller rejoindre la rébellion du M23, une coalition formée en avril 2012 dans l'Est de la RDC.
Qui dit vrai ?
D'après le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, l'objectif des enquêteurs est de faire des confrontations afin de voir si les allégations de la Monusco sont avérées :
« Moi je crois que la Monusco n'est pas constituée d'hommes et de femmes aveugles pour devoir écrire des choses qu'ils n'ont pas vus. Compte tenu de nos relations avec le Rwanda, nous avons souhaité qu'il y ait une commission conjointe de vérification de certaines allégations et cette commission est déjà à pied d'œuvre. Je dois vous dire que la délégation rwandaise est arrivée à Goma ce matin [29 mai 2012, ndlr] et elle est en train de travailler avec la délégation congolaise et la Monusco pour interroger conjointement ces onze personnes et je crois qu'à la suite de cet interrogatoire, les deux parties vont elles-mêmes se rendre compte de la véracité ou non de ce que la Monusco a pu livrer à l'opinion tant nationale qu'internationale. »
Démenti formel du Rwanda
De l'autre côté de la frontière, au Rwanda, Laurent Mkongoli n'est pas convaincu de la véracité des propos recueillis par la Monusco et qui mettent en cause Kigali. Monsieur Mkongoli est un spécialiste de la région :
« Compte tenu de la position du gouvernement rwandais au début de ces hostilités internes au Congo, c'est surprenant de voir qu'il y a de telles allégations. Même s'il y avait des gens qui se seraient infiltrés ou déguisés, ou qui auraient présenté des fausses identités, je crois que cette mission conjointe RDC-Rwanda peut atteindre vraiment des résultats parce que c'est un travail qui va se dérouler dans un climat de détente... »
La commission conjointe Rwanda-RDC réussira-t-elle vraiment a découvrir la vérité ? Pour l'instant en tout cas, le Rwanda qui est une nouvelle fois soupçonné de destabiliser son voisin, a aussitôt énergiquement balayé les informations de la Monusco, parlant de "rumeurs totalement fausses et dangereuses ".
Auteur : Fréjus Quenum
Édition : Sébastien Martineau