Un membre de l'EI devant les juges
22 juin 2016Harry S. est apparu très calme, vêtu d'une chemise blanche, devant les caméras, à l'ouverture de son procès. Le jeune homme, dont les parents sont des Ghanéens, a grandi à Londres puis à Brême, dans un quartier défavorisé. Parmi ses amis, certains sont des criminels et il fait un séjour en prison. Harry se convertit à l'islam puis fréquente une mosquée salafiste de Brême en 2014 et se radicalise. En avril 2015, il se rend en Turquie puis en Syrie où il devient membre de l'Etat islamique. Dans une interview à la chaîne allemande ZDF lors de sa détention provisoire, il a parlé de ses motivations.
"Je fuyais mes problèmes dans une sorte d'illusion factice, croyant que tout irait mieux, mais ce n'est pas le cas."
En Syrie, il se retrouve aux côtés de recrues françaises, reçoit une formation militaire, mais tombe malade. Le jeune homme a ensuite été vu dans une vidéo de propagande en allemand de l'organisation terroriste, portant le drapeau de l'EI. Il a expliqué aux journalistes que des hommes lui ont demandé de commettre un attentat suicide en Allemagne - ce qu'il refuse. "Je ne veux pas mourir ici, avec du sang sur les mains", a-t-il assuré. La menace, elle, pèse toujours sur les pays européens.
"L'Allemagne est clairement dans le viseur. La France, la Belgique, l'Angleterre aussi, tous les pays de la coalition qui bombardent l'Irak et la Syrie. Les Américains aussi sont dans le viseur de l'EI."
Harry a fui l'Etat islamique en juillet 2015 - à peine 4 mois après son arrivée. Il est ensuite arrêté à l'aéroport de Brême. Son avocat a assuré qu'en rentrant en Allemagne, le jeune homme savait ce qui l'attendait : un procès.
Selon les autorités, 800 Allemands ont rejoint les zones de guerre en Irak et en Syrie, et 260 sont retournés en Allemagne.