Un nouveau bureau politique pour la Séléka
11 juillet 2014L'ancien leader du groupe, devenu entretemps président de transition avant d'être contraint à la démission est réélu à la tête de la Séléka. Le retour aux affaires de Michel Djotodia qui se trouve actuellement en exil au Bénin serait justifié selon l'un des portes parole du mouvement, le colonel Djouma Narkoyo : « C'est lui le fondateur de la Séléka, comme adjoint on a mis Noureddine Adam, secondé par le général Mohamed Moussa Dhaffane. Ce sont nos dirigeants, ce sont eux à l'origine même de la Séléka ».
Toujours selon le colonel Narkoyo, le bureau politique ainsi constitué à l'issue de la rencontre de Birao ferait l'unanimité au sein du mouvement « On a fait déplacer des gens au niveau de Bangui, toutes les huit préfectures que nous contrôlons, chaque responsable était présent, je pense qu'il n'y a pas de problème au sein de la Séléka. »
Il y a quelques semaines, Noureddine Adam qui était déjà le numéro 2 du régime Djotodia affirmait que si le contexte politique en Centrafrique était favorable, Michel Djotodia pourrait revenir sur le devant de la scène et contribuer au retour de la paix. Des propos que semblent confirmer cette nouvelle élection à la tête de la Séléka de l'ancien dirigeant. Pour ramener la paix en Centrafrique une rencontre est prévue à Brazzaville du 21 au 23 juillet prochain.
Une rencontre houleuse en perspective
Il semble par ailleurs qu'aucune décision n'ait encore été prise concernant l’envoi de représentants de la Séléka à la conférence de Brazzaville qui doit se tenir dans quelques jours. A en croire le colonel Narkoyo, une autre rencontre devrait avoir lieu pour permettre au groupe de choisir ses représentants. Mais on sait déjà que Michel Djotodia ne devrait pas être invité. Noureddine Adam, visé par des sanctions onusiennes pour son rôle présumé dans des exactions, ne devrait pas non plus être en mesure de se déplacer, car interdit de voyage.
La rencontre de Brazzaville devrait en principe aboutir à la signature d'un cessez-le-feu entre Séléka et Anti-Balaka. Mais déjà, les représentants de 59 partis politiques et des trois principaux groupes religieux du pays ont menacé de boycotter cette réunion. Pour eux, l'avenir de leur pays doit être décidé sur le territoire centrafricain. Ils invitent à cet effet le président congolais Denis Sassou N'Guesso, qui fait office de médiateur régional, à organiser une rencontre en Centrafrique.