Un procès équitable pour Mohamed Morsi ?
5 novembre 2013
Le procès, reporté au 8 janvier , est d’une importance capitale pour le nouveau régime estime la FrankfurterAllgemeine Zeitung. «Pour les dirigeants égyptiens autour du chef de l'armée Abdel Fattah al- Sisi, ce procès est un test. Veulent-ils seulement un simulacre ou une procédure digne d’un Etat de droit? …Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir de Mohamed Morsi, il a droit à un procès équitable en bonne et due forme. Si cela ne devait pas être le cas, alors la crédibilité des nouveaux dirigeants diminuerait encore un peu plus...» conclut la FAZ.
«Particulièrement à l’étranger – aux Etats- Unis , en Europe, en Allemagne – on suivra de près si le „gouvernement de transition" est le garant ou non d’une procédure judiciaire équitable, fondé sur le droit, écrivent les Westfälischen Nachrichten. Ce procès montrera si le régime militaire veut sérieusement appliquer les règles de la démocratie…»
Une procédure judiciaire hautement politique, écrit la TAZ, la Tageszeitung de Berlin : « Ce procès n’est pas une solution, mais un reflet de la crise politique et de l’instabilité. Les Frères Musulmans et la coalition des adversaires du putsch ne sont pas assez forts pour redresser la barre et prendre le gouvernail en Egypte, mais ils sont assez forts pour paralyser le pays avec des manifestations de masse. Et c’est le plus gros problème pour les dirigeants militaires. Car ils savent que le temps joue contre eux. Aujourd’hui encore une partie de la population acclame le général al-Sisi. Mais il pourra voir au cours de ce procès ce qui peut lui arriver s’il ne parvient pas à au moins esquisser une solution aux problèmes du pays. »
Une autre procédure judiciaire, celle intentée contre le président du prestigieux club de football Bayern Munich, Uli Hoeneß fait aussi couler beaucoup d’encre. Cette grande figure du football allemand, avait négligé de payer plus de 3 millions d'euros d'impôts. Une fois l’affaire révélée par les medias en avril dernier, Hoeneß s’était alors lui même dénoncé auprès du fisc.
La Süddeutsche Zeitung estime « que cette fraude fiscale est d’une telle dimension qu’une peine de prison semble difficilement évitable. Mais cela dépendra de l’évaluation juridique de son auto-dénonciation. Si on admet qu'elle a été formulée à temps, Hoeneß pourra être exempté d’une peine de prison. Sinon, il se retrouvera en cellule…» Pour le Tagesspiegel « Hoeneß aurait pu lui-même éviter de se retrouver un jour dans cette situation. Il aurait simplement dû déclarer ouvertement ses revenus, comme des millions d’honnêtes citoyens. Il n'y a pas à avoir pitié de Hoeneß!», conclut le journal.