Un précédent pour la justice africaine ?
24 juillet 2015Le Burundi est un pays qui n'est d'habitude pas souvent évoqué dans la presse allemande. C'est pour cela que le journal Die Welt a publié cette semaine un article intitulé : « Cinq choses que vous devez savoir sur le Burundi », à commencer par où se trouve le pays, ce qui s'y passe en ce moment et qui est opposé à qui dans la crise actuelle. Le quotidien pose ensuite la question : pourquoi cela est important ? Et sa réponse, c'est que les développements au Burundi vont montrer la voie pour la démocratie dans la région. Die Welt rappelle que beaucoup d'observateurs considèrent les systèmes multipartites de nombreux pays africains comme de simples façades. Par ailleurs, la situation très tendue crée des conditions favorables pour le recrutement par des groupes armés. Le journal met en doute l'efficacité de sanctions étrangères contre le Burundi et craint une escalade de la situation si le Rwanda voisin venait à intervenir militairement au Burundi.
Un précédent pour la justice africaine ?
La presse revient aussi sur le procès de l'ancien dirigeant tchadien, Hissène Habré, pour crimes contre l'humanité. Un procès qui a commencé lundi 20 juillet à Dakar, au Sénégal, et qui reprendra début septembre. La Süddeutsche Zeitung dresse le portrait de Hissène Habré, qui était à la tête du Tchad de 1982 à 1990. On l'accuse d'être responsable de la mort d'environ 40.000 personnes pendant cette période. C'est la première fois qu'un ancien chef d'Etat africain est jugé en Afrique, souligne le journal, et les attentes sont grandes. L'Union africaine reproche en effet depuis longtemps à la Cour pénale internationale de ne s'en prendre qu'à l'Afrique et voit la CPI comme un instrument politique raciste de l'occident dirigé contre le continent. Selon l'UA, les violations des droits de l'Homme doivent à l'avenir être sanctionnées en Afrique. Le procès de Hissène Habré pourrait donc devenir un précédent pour la justice africaine.
Visite de Barack Obama au Kenya
« Yes he comes », c'est ce que titre die tageszeitung en première page, c'est-à-dire « oui, il vient ». Le quotidien relève que cette visite du président américain Barack Obama dans le pays de ses ancêtres a suscité un enthousiasme énorme au Kenya, mais que la liste des problèmes est longue, elle aussi. Lors de sa visite de 2006, alors qu'il était encore sénateur, Obama avait déjà dénoncé la corruption ancrée dans le pays. Un autre thème délicat, rappelle le journal, c'est l'homosexualité. Et le fait qu'Obama soutienne la récente légalisation du mariage homosexuel aux Etats-Unis ne plait pas à tout le monde, loin de là.