Un satellite indien autour de Mars
24 septembre 2014Le Premier ministre indien a tenu à assister à l'événement en personne. Un événement historique pour l'Inde, et une vraie fierté nationale. L'Inde a réussi là où sa rivale, la Chine, a toujours échoué. Le pays devient le 4ème à avoir réussi cet exploit après les États-Unis, la Russie et l'Europe.
Le pari était loin d'être gagné. Des centaines de paramètres peuvent ne pas fonctionner et faire dévier la course du satellite Mangalyaan. Koteswara Rao est ingénieur à l'agence spatiale indienne. Il a participé à la mission et raconte les derniers jours qui ont précédé la phase finale mercredi matin. Une phase cruciale durant laquelle il a fallu rallumer le moteur pendant 24 minutes pour placer le satellite sur la bonne orbite.
« La dernière fois que le moteur avait fonctionné, c'était le 1er décembre 2013, lorsque nous avons placé le satellite dans la bonne direction. Lundi, nous avons rallumé le moteur pendant quatre secondes pour vérifier qu'il fonctionnait toujours. Tout s'est bien passé et donc nous étions optimistes pour le rallumage de ce matin. »
Moins cher qu'une production hollywoodienne
Mais il y autre chose qui fait la fierté de l'Inde. La mission a été réalisée en seulement dix mois et pour la modique somme de 75 millions de dollars. C'est dix fois moins qu'une mission similaire lancée par la Nasa l'année dernière. La mise en orbite a coûté trois fois moins cher qu'Iron Men 3, une des dernières grosses productions d'Hollywood sortie en 2013. Et pour faire des économies, l'agence spatiale indienne n'a rien laissé au hasard.
« Nous avons fait des économies en réutilisant un maximum de composants déjà développés pour des missions précédentes. Nous avons repris un module déjà éprouvé, mais aussi l'instrument de mesure de l'altitude, le système de télémétrie, les panneaux solaires. Tous ses composants avaient déjà été testés auparavant. »
Et pourtant, le coût de la mission fait polémique en Inde. Une partie de l'opinion juge que cet argent a été gaspillé alors qu'un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.