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Une démission qui surprend

Anne Le Touzé10 avril 2014

Les journaux commentent la démission soudaine, en Allemagne, du président de la commission d'enquête parlementaire sur le scandale d'écoutes de la NSA. Clemens Binninger (CDU) était contre une audition d'Edward Snowden.

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Clemens Binninger, ex-président de la commission d'enquête parlementaire sur la NSA
Clemens Binninger, ex-président de la commission d'enquête parlementaire sur la NSAImage : picture-alliance/dpa

C'est un faux départ colossal pour cette commission, note die tageszeitung. Son président, issu des rangs conservateurs, démissionne avec fracas alors qu'il vient tout juste de commencer son travail. La thèse selon laquelle il aurait subi des pressions d'en haut n'est que spéculation. Ce que l'on peut affirmer, en revanche, c'est que Clemens Binninger avait une tâche politique explosive: celle d'arranger une audition d'Edward Snowden, tout en y étant lui-même farouchement opposé. Ce qui est étonnant, dans le fond, c'est qu'il ait accepté d'occuper ce poste, remarque le journal.

Une des options évoquées pour l'audition d'Edward Snowden: la vidéo-conférence
Une des options évoquées pour l'audition d'Edward Snowden: la vidéo-conférenceImage : Reuters

Binninger avait espéré que les membres de la commission laisseraient de côté leurs querelles partisanes pour se consacrer ensemble à la recherche de la vérité, explique la Süddeutsche Zeitung. Lorsqu'il a constaté que la gauche et les Verts essayaient de tirer profit de l'audition de Snowden, il a jeté l'éponge. Il était toutefois évident, remarque le quotidien, que l'ex-agent de la NSA représentait un grand intérêt puisque c'est lui qui est à l'origine du scandale. Clemens Binninger aurait pu utiliser son audition comme une brillante ouverture. Il a tout simplement manqué de classe.

Tensions entre la Russie et l'UE

Le gaz comme arme politique, c'est ce que dénonce la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans un commentaire sur les pressions de la Russie envers l'Ukraine. Vladimir Poutine recourt depuis des années à cette tactique, coupant le robinet aux uns, offrant de généreux rabais aux autres. L'objectif du Kremlin, affirme le journal, est toujours d'étendre son pouvoir aux frais de ses voisins.

Le robinet du gaz, moyen de pression classique de la Russie sur ses voisins
Le robinet du gaz, moyen de pression classique de la Russie sur ses voisinsImage : picture-alliance/dpa

La Süddeutsche Zeitung observe, elle, l'impuissance de l'Union européenne face aux manœuvres incendiaires de Vladimir Poutine dans l'est de l'Ukraine. Pour une fois, il ne s'agit pas de désaccords entre les partenaires européens, mais d'indécision. On a rarement vu l'UE réagir de manière aussi unie qu'à l'annexion de la Crimée. Malheureusement, le plan qui visait à ramener Poutine à la raison en menaçant son économie ne semble pas fonctionner, déplore le journal.

Die Welt, enfin, consacre un édito à cette Europe, attirante pour les révolutionnaires ukrainiens mais boudée par les Européens eux-mêmes. Les élections européennes du 25 mai vont considérablement renforcer les pouvoirs du parlement européen, seule institution supra-nationale directement élue. Et pourtant, on peut s'attendre une fois encore à un taux d'abstention record. On devrait arrêter de rêver d'une "identité européenne", affirme le quotidien. Elle n'existe pas et n'a jamais existé...