Une nouvelle dynamique pour les riverains du Lac Tchad
4 septembre 2018
L'avenir de la région du lac Tchad est en discussion à Berlin depuis lundi 3 septembre. Il s'agit de la deuxième conférence de ce type après celle tenue à Oslo à Norvège, en février 2017. Une conférence organisée cette année conjointement par l'Allemagne, le Nigéria, la Norvège et les Nations unies et dont l'objectif est de venir en aide aux populations précarisées par le réchauffement climatique, mais aussi stabiliser la situation sécuritaire de la région.
Le Lac Tchad rétrécit
Situé aux confins du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Nigéria, le Lac Tchad, qui faisait vivre il y a peu encore environ 30 millions d'Africains, a perdu 90% de sa superficie. Son rétrécissement a des conséquences dramatiques sur la vie des populations riveraines.
Plus de dix millions de personnes, dont un million d'enfants, sont touchés par la famine et sont par ailleurs victimes des exactions du groupe terroriste Boko Haram.
Mobiliser pour l'humanitaire
Cette conférence, qui se tient après celle d'Oslo, vise à mobiliser de nouveau d'importants moyens financiers afin de renforcer l'assistance humanitaire dans la région du Lac Tchad. Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, il faut une conjugaison des efforts pour venir en aide aux habitants de cette région. Selon lui, "le message depuis Berlin aujourd'hui soit que nous maintenons le cap. Nous sommes unis pour que la région du Lac Tchad – qui est en fait une plaque tournante économique entre l'Afrique du nord et l'Afrique subsaharienne – ne devienne pas un centre du terrorisme, du crime et du trafic d'êtres humains."
Mais pour les quatre pays membres du bassin du Lac Tchad, les efforts de la communauté internationale doivent aller au-delà de l'aide humanitaire.
Aux racines du problème
Laouan Magagi, ministre nigérien de l'Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, explique :
"Si à Oslo on a tenu compte seulement de l'humanitaire, à Berlin nous devons prendre le problème à la racine. C'est-à-dire créer les conditions d'une résilience et d'un développement durable de la population. Mais aussi créer les conditions d'une stabilisation afin de permettre à la population de retourner à sa base de vie pour qu'effectivement une dynamique de vie sociale puisse renaitre dans le bassin du Lac Tchad.
"Les ministres de l'hydraulique des quatre pays se sont réunis tout récemment à Abuja afin de venir avec des propositions ici à Berlin. Les attentes des quatre gouvernements sont de voir comment réduire les questions humanitaires. Il faut prendre le problème à la racine afin que le fleuve Congo puise être relié au Lac Tchad et nous pensons que l'eau va ramener les conditions écologiques de vie du lac. Ce qui va permettre aux gens de pêcher et les jeunes seront occupés, ils seront moins enrôlés par Boko Haram."
Les besoins humanitaires pour toute la région du Lac Tchad en 2018 sont évalués à 1,56 milliards de dollars. Mais jusqu'à la mi-août dernier, seulement 37% du financement requis a été déboursé. Ce qui prouve que d'importants efforts restent à fournir pour sauver la population de cette zone.