Une visite contestée: celle du président al Sissi à Berlin
2 juin 2015Sous le titre : «Visite du chef de l'Etat policier» , la Süddeutsche Zeitung relève que l'ex-général, qui avait destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, a privé les Egyptiens de presque toutes les libertés politiques. Des libertés qu'ils avaient difficilement acquises dans leur lutte contre le président Hosni Moubarak, lutte qui avait finalement abouti à sa chute en 2011…
Aujourd'hui, la répression frappe indistinctement tous ceux qui critiquent le régime du président al Sissi souligne l'éditorialiste, islamistes comme militants pour la démocratie, défenseurs des Droits de l'Homme et représentants de la société civile, journalistes et intellectuels. La torture est à l'ordre du jour dans les commissariats de police, toute manifestation est brutalement réprimée et l'armée élargit encore son contrôle sur l'économie du pays…
Le président Sissi a pris l'Allemagne comme modèle pour le développement de son pays, rappelle la Süddeutsche, alors la chancelière et le président allemand, Angela Merkel et Joachim Gauck, devraient lui dire clairement et en public ce que l'histoire de la République fédérale nous enseigne : à savoir que prospérité et stabilité se développent le mieux dans une société pluraliste, démocratique et dans un Etat de droit ! Mais, estime le journal, rien ne porte à croire que les militaires égyptiens considèrent leur domination comme un épisode éphémère. Sissi et ses généraux se considèrent plutôt comme chargés d'une mission historique, conclut le journal.
Autre visite: celle du ministre allemand des Affaires étrangères à Gaza…
80.000 logements détruits ou endommagés, 110.000 personnes sans abris, tel a été le bilan de la guerre de l'été 2014. Aujourd'hui encore la ville est en grande partie en ruines, rapporte la Frankfurter Allgemeine.
Ce que le chef de la diplomatie allemande , Frank Walter Steinmeier a vu et entendu lors de sa visite lundi lui a fait dire que « si la vie à Gaza n'a jamais été simple, après la dernière guerre, elle est devenue insupportable ! » L'aide à la reconstruction et l'aide humanitaire fournie par la communauté internationale à Gaza ne suffisent plus. Selon Steinmeier il est clair que Gaza ne peut progresser que si des investissements y sont faits, si l'on y produit et exporte. Et le développement de l'économie doit aller de pair avec l'ouverture des frontières.
Toutefois la reconstruction ne peut réussir qu'à la condition qu'aucun missile ne soit tiré sur Israel à partir de la bande de Gaza. La Frankfurter Allgemeine partage l'espoir du ministre allemand qui après ses entretiens avec les gouvernants israéliens et palestiniens, à Jérusalem et Ramallah, a déclaré espérer que toutes les parties en présence dans la région reconnaissent "qu'ils sont assis sur un tonneau de poudre et qu'ils doivent faire attention à ce qu'il n'explose pas par inadvertance… "