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Vers la fin des affrontements dans le Pool?

Arsène Severin
18 janvier 2018

Au Congo-Brazzaville, une vingtaine de représentants du gouvernement et du Pasteur Ntumi discutent depuis mercredi de la mise en œuvre de l'accord de décembre pour mettre fin à la guerre dans le Pool.

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Kongo Rebellen in Brazzaville
Image : Getty Images/AFP/M. Longari

Selon les analystes politiques sur place à Brazzaville, tant que la question centrale du statut de Ntumi n'est pas prise en compte, il est difficile que cet accord de paix aboutisse. 

L’espoir des populations du Pool de repartir dans leurs villages est  suspendu à l’issue qu’auront ces discussions. A Brazzaville, la capitale, certains habitants interprètent diversement cet accord de paix.

 "Personnellement, je suis un peu dubitatif, parce que par le passé, on a vu presque les mêmes histoires", affirme un habitant de Makélékélé, tandis qu’un autre, de Ouenzé, affirme : "Il faut être positif ! Tout ce qu’on souhaite, c'est que les gens retrouvent leurs villages d’antan, que les gens partent aux champs, et fassent leur commerce normalement comme c’était avant, c’est tout ce que nous souhaitons."

Le pasteur Ntumi a délégué 12 personnes pour réécrire l’accord du 23 décembre et enclencher sa mise œuvre. L’analyste politique Fortunet Maixent Hanimbat estime que le gouvernement est dans l’obligation d’appliquer cet accord de paix. 

"Le gouvernement n’a pas le choix, je pense qu’ils n’ont plus de moyens pour faire la guerre, et une guerre ça coûte cher. Cela a duré une année et demie pendant qu’il y avait l’argent et ça n’a rien donné. Et ce n’est pas maintenant que ça va donner quelque chose. Je ne pense pas qu’on a négocié avec Ntumi parce qu’on l’aime, on a négocié parce que c’est une épine qu’on a sous le pied, et il faut régler ça. Je ne peux pas prédire de ce que ça va donner, je rappelle qu’on connait les conditions de Ntumi, mais pas celles du gouvernement", déclare Maixent Hanimbat.

Les engagements pris par le gouvernement

Dans l’accord du 23 décembre, le gouvernement s’est engagé à retirer ses troupes des villages du Pool et à désarmer puis réinsérer les ex-combattants ninjas. De son côté, le pasteur Ntumi réclame la libération des prisonniers politiques et l’'amnistie générale pour tous les faits commis pendant la crise du Pool. Ce qui constitue pour le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila Kendet, une grave violation des droits humains. 

"Tout le problème se pose sur la possibilité de prendre en compte les préoccupations de Ntumi. Tant que les préoccupations de Ntumi ne seront pas prises en compte dans cet acompte, je ne vois pas quel sera l’avenir de cet accord. L’accord concerne en principe le gouvernement et monsieur Ntumi et donc tout ce qui est entrain d’être fait sera multiplié par zéro", estime le directeur exécutif de l’OCDH. La fin des discussions directes engagées mercredi entre les deux parties n’est toujours pas connue.