Vers une prolongation de la mission « Sangaris »
25 février 2014Le vote des députés français survient à un moment où la question d'un enlisement de la France dans la crise centrafricaine se pose. L'enlisement, c'est ce que veut éviter à tout prix la France. Mais l'opération Sangaris, qui avait été présentée comme une intervention rapide, se révèle finalement être une mission de longue durée. Et depuis près de trois mois que les troupes françaises sont sur place, elles ne sont pas parvenues à mettre un terme aux violences.
Les Centrafricains déçus
Une situation qui laisse les Centrafricains amers tant ils avaient fondé leur espoir sur cette mission militaire française. C'est ce que nous explique Brice Kapayen, membre de la société civile centrafricaine et du Conseil National de Transition.
« Les Centrafricains ont apprécié Sangaris pendant deux jours seulement. Dès que Sangaris est arrivé, ils ont commencé le travail. Pendant deux jours ils ont fait un travail spectaculaire. Mais après le décès de deux des leurs, les forces de Sangaris ont disparu de la circulation. Les graves violations des droits de l'homme continuent leur bonhomme de chemin. C'est là où on se pose la question de savoir quelle est la mission réelle de Sangaris. C'est bien beau de demander un prolongement mais en tout cas, il faut que cette mission fasse tout pour que les Centrafricains retrouvent la paix. »
Sentiment mitigé à Bouar
Les Centrafricains attendaient de toute évidence beaucoup de l'intervention française, et à l'intérieur du pays le sentiment est à peu près le même. À Bouar, dans le nord-ouest, par exemple, où les troupes françaises se sont déployées il y a une dizaine de jours seulement, leur présence suscite une réaction mitigée, selon Toussaint Zoumaldé le directeur de la radio Siriri à Bouar.
« Les gens se sentent un peu rassurés mais il y a un arrière-goût amer, pour le fait que Sangaris dont la venue initialement avait été annoncée ici à Bouar n'est pas arrivé assez tôt. Il y avait vraiment un besoin de désarmer les Seleka avant qu'ils ne quittent la ville de Bouar donc ces dernières scènes de violence ont marqué la population. »
Il faut dire que la France se retrouve pratiquement seule sur le terrain pour appuyer les forces africaines. Elle doit même renforcer son contingent en Centrafrique alors que l'on attend toujours le déploiement du millier d'hommes promis par l'Union européenne.