Victoire Ingabire condamnée à huit ans de prison
30 octobre 2012Les autres chef d'accusation contre elle sont propagation de l'idéologie du génocide, atteinte à la sûreté intérieure de l'État et création d'un groupe armé avec l'intention de provoquer la guerre. Mais, l’opposante rwandaise n'était pas au tribunal lors de l'annonce du verdict.Depuis le 16 avril dernier, Victoire Ingabire n’assistait plus aux différentes audiences. La raison ? Elle affirme que le gouvernement de Kigali a fabriqué des preuves contre elle. Mais, le président par intérim du parti de Victoire Ingabire, Boniface Twagirimana y était :
« Cette condamnation de huit ans de prison est le signe que Paul Kagamé et son gouvernement ne sont pas près à ouvrir l’espace politique. C'est la honte. »
Le 25 avril dernier, le parquet de Kigali avait requis la perpétuité contre Victoire Ingabire. La Cour de Kigali n'a pas retenu l'accusation de "propagation de l'idéologie de génocide" contre elle. Les magistrats de la Haute Cour de Kigali affirment ne pas disposer des preuves en rapport à ce sujet.
Face à la condamnation de ce jour, comment réagissent les Rwandais ? « Il n'y a pas eu de vives réactions de la part de la population. Ici au Rwanda quand il y a des choses qui font réagir la population, tu entends les gens parler dans les cabarets, dans les bars. C'est un procès qui a duré plus d'une année et on en parlait tous les jours avant », affirme le journaliste rwandais, Moligali Glimaya, du journal en ligne Igihe.Mais que compte faire Victoire Ingabire maintenant qu’elle est condamnée à huit ans de prison ferme ?
« Comme elle a perdu toute confiance en la justice rwandaise, ce qu'on comptait faire, c'est de recourir à la justice internationale parce qu'ici la justice rwandaise opère sous l'ordre de l'exécutif », affirme Boniface Twagirimana.
Dans un communiqué, le parti de Victoire Ingabire appelle tous les Rwandais au calme et ajoute que cette condamnation est un moment historique dans la lutte pour la démocratie, la justice et les libertés au Rwanda.