Merkel Ukraine
21 juillet 2008Les Ukrainiens peuvent dire adieu à leurs illusions: l'Allemagne soutient certes un accord d'association entre Kiev et l'Union Européenne. En revanche, l'heure n'est pas à un élargissement et une adhésion n'est donc pas à l'ordre du jour comme l'a expliqué Angela Merkel après sa rencontre avec Viktor Iouchtchenko:
«J'ai dit au président que je ne fais pas partie de ceux qui font des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir après. Je crois que nous devons avancer sur les questions pratiques concernant l'intégration de l'Ukraine à l'Europe, mais il n'y a pas d'automatisme en ce qui concerne l'adhésion.»
Ces questions ainsi que l'accord seront discutés lors d'un sommet Union Européenne-Ukraine qui aura lieu en France début septembre, mais le président ukrainien a d'ores et déjà exprimé sa satisfaction:
«En toute honnêteté, je dois dire que c'est un progrès colossal, obtenu au cours des deux dernières années dans le cadre d'un dialogue consciencieux mais pas toujours facile avec nos partenaires européens dont bien sûr l'Allemagne.»
Viktor Iouchtchenko a également rappelé l'importance des liens entre Kiev et les pays occidentaux, des liens dont pourrait aussi profiter l'UE selon lui.
En ce qui concerne l'OTAN, les choses sont plus complexes: au sommet de Bucarest en avril, l'Alliance avait promis à Kiev de l'intégrer un jour. Mais, face à l'opposition de l'Allemagne et de la France, elle avait refusé de lui accorder le statut de candidat officiel. Berlin et Paris souhaitent en effet ménager la Russie et aujourd'hui, Angela Merkel n'a pas évoqué un éventuel changement d'avis. L'Ukraine espère avoir accès à ce statut dès le mois de décembre. Mais selon Christoph Heusgen, conseiller de la chancelière en matière de politique étrangère, ce souhait est utopique. Avant de prétendre à un tel titre, Kiev doit réformer ses forces armées et surtout convaincre sa population qui reste opposée à cette intégration. D'après Christoph Heusgen, en décembre, l'OTAN va seulement évaluer les progrès faits par l'Ukraine.
Angela Merkel, elle, a proposé au président Iouchtchenko de l'aider dans ses réformes en établissant une feuille de route, tandis que l'ancienne héroïne de la Révolution orange et actuelle premier ministre Julia Timochenko a cité l'Allemagne comme exemple à suivre.