"Il est devenu nécessaire de réfléchir sérieusement pour savoir quand les capacités d'accueil de notre société sont épuisées", disait le chancelier allemand Willy Brandt, social-démocrate, début 1973. Dix mois plus tard l'Allemagne prendra une mesure radicale : le "Anwerbestopp", mesure qui stoppe le recrutement des travailleurs étrangers. 50 ans après, Vu d'Allemagne revient sur le sujet cette semaine en première partie de ce magazine.
L'histoire des Gastarbeiter
Pour cela, nous remontons le temps, jusque dans l'Allemagne de l'Ouest d'après-guerre. Le pays est en reconstruction et a besoin de main d'oeuvre. La RFA fait alors appel aux travailleurs étrangers. Un premier accord migratoire sera signé avec l'Italie en 1955. D'autres accords suivront jusqu'au milieu des années soixantes : avec la Grèce, l'Espagne, la Turquie, le Maroc, le Portugal ou encore la Tunisie.
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Des millions de Gastarbeiter, littérallement "travailleurs invités", viendront ainsi en Allemagne : 14 millions de personnes entre 1955 et 1973. Beaucoup repartiront aussi. Ils seront 11 millions sur la période. Mais pas tous. Le système en place arrivera bientôt à ses limites...
Eric Seils, chercheur en sciences sociales de la fondation Hans-Böckler, invité de Vu d'Allemagne, revient sur le contexte socio-économique de l'époque et explique comment le ministre fédéral du travail de RFA de l'époque, Walter Arendt, est alors arrivé à écrire au président de l'Agence pour l'emploi et à décider de cette mesure.
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Fouilles et livre de recettes pour les familles de disparus au Mexique
En seconde partie de ce magazine, le grand reportage de la semaine nous emmène au Mexique, où le drame des disparitions forcées est une réalité pour beaucoup de familles. Plus de 110.000 personnes sont officiellement disparues dans le pays, la plupart depuis 2006 et le début de la guerre contre le narcotrafic décidée par l'administration de l'époque.
Les personnes disparues sont victimes des cartels de la drogue, du crime organisé, voire même victimes d'opérations de police avec des fonctionnaires parfois corrompus. Face à ces drames, les proches sont souvent délaissés et organisent parfois eux-mêmes des fouilles pour trouver des restes. Une autre iniative aussi est née dans le centre du Mexique : des collectifs de recherche ont participé à la création d’un livre de recettes pour honorer la mémoire de leurs proches.
Grand reportage de Julien Delacourt dans l’Etat de Guanajuato à ne pas manquer !
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