Washington asphyxie l’Iran avec de nouvelles sanctions
7 août 2018Les sanctions rétablies ce mardi par les Etats-Unis touchent les transactions financières, les importations de matières premières ainsi que les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. C’est la punition de Washington qui considère que Téhéran n’a jamais cessé son programme nucléaire malgré l’accord de 2015. En plus, pour le président américain, le gouvernement iranien joue un rôle déstabilisateur dans la région.
Mais au-delà des conséquences dramatiques que ces mesures américaines pourraient avoir sur la santé économique iranienne, l’impact politique serait plus grand. C’est du moins l’avis de la Tageszeitung qui estime que nous allons assister très probablement à un changement de régime.
Mais le journal de Berlin précise : "Le prochain gouvernement ne va pas s’engager dans des réformes économiques et politiques comme souhaitent Israël et les Etats-Unis. Au contraire, ce sont plutôt des tenants de la ligne dure en matière de politique intérieure et étrangère qui vont succéder au président Hassan Rohani."
La Süddeutsche Zeitung avance de son côté que s’il devait avoir un changement de régime, ce sont les gardiens de la Révolution qui en seraient les précurseurs. Car, souligne le journal de Munich, cette institution n’est pas que militaire, elle a la mainmise sur une grande partie de l’économie iranienne.
"L'accord sur le nucléaire n’a pas permis de tempérer les ardeurs de l’Iran dans la région", renchérit de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung, en référence à l’implication du pays à majorité chiite dans la crise au Yémen et en Syrie. Mais pour le journal de Francfort, il aurait été plus judicieux de discuter ce dossier séparément au lieu de faire pression avec les sanctions.
Les enfants des familles islamistes : un "danger potentiel"
Autre thème dans la presse ce mardi : le rapport de l’Office allemand de la protection de la Constitution.
Le texte indique que les enfants qui grandissent dans des familles islamistes constituent un "danger potentiel non-négligeable" pour la sécurité de l’Allemagne et pointe par ailleurs leur rapide propension à la radicalisation.
Pour la Frankfurter Rundschau, il faudrait se garder de considérer les mineurs comme un problème sécuritaire. "Qu’en est-il des enfants des extrémistes violents de droite et de gauche ? Ne sont-ils pas aussi dangereux ?", s’interroge le journal.
La Passauer Neue Presse soutient, pour sa part, qu’il faudrait surveiller ces enfants, car à en croire le journal, "il ne s’agit pas de surveiller des victimes, mais de potentiels délinquants."