Les Etats-Unis fournisseur d'armes de l'Ukraine?
3 février 2015
„Une idée très bête!“ C'est ainsi que la Süddeutsche Zeitung qualifie l'idée de la Maison Blanche de livrer des armes à l'Ukraine: "Certes, la situation de l'armée ukrainienne est en piteux état. Les rebelles séparatistes recoivent des armes modernes de la Russie qui renforcent leur capacité de frappe. Mais ce sont justement ces livraisons d'armes qui, malgré tous les démentis de Moscou, font de la Russie l'une des parties belligérantes en Ukraine. La politique des pays occidentaux doit être de dissuader Moscou d'alimenter ce funeste conflit en prenant de dures sanctions économiques à son égard. Des livraisons d'armes américaines à l' Ukraine seraient une déclaration de guerre à la Russie ! Et le journal doute qu' Obama veuille vraiment se livrer une guerre par procuration avec la Russie dans l'Est ukrainien !
Le Tagesspiegel de Berlin constate lui "que la guerre est déjà déchaînée au coeur de l'Europe et que la situation en Ukraine empire de jour en jour. Des livraisons d'armes ne sont, dans aucun conflit, la meilleure solution. Mais exclure catégoriquement une telle aide pour l'Ukraine serait le mauvais signal à envoyer à Moscou, pense l'éditorialiste. Car alors cette guerre pourrait durer jusqu'à ce que l'objectif visé par la Russie soit atteint. Cet objectif pourrait être de s'assurer des territoires reliant directement la Crimée ou d'autres, nul le sait exactement en Occident. Mais ce n'est qu'à partir du moment où le prix de cette guerre serait pour Moscou plus élevé que son utilité, que le Kremlin pourrait se montrer plus conciliant, estime l'éditorialiste.
Autre thème dans la presse: La Grèce et l'UE
La campagne menée par le nouveau chef de gouvernement grec Alexis Tsipras auprès de ses homologues européens pour plaider la fin de la politique d'austérité ocupe les éditorialistes. Le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras effectue une tournée dans plusieurs capitales européennes pour expliquer sa décision de mettre un terme à la politique d'austérité ordonnée à son pays par les créanciers internationaux et recommandée par Berlin …
Sous le titre « Les mathématiques l'emportent sur la politique », la taz, die tageszeitung remarque : » une augmentation des retraites, un meilleur système santé et un salaire minimum décent sont en Grèce aussi nécessaires que l'air pour respirer. Sur les marchés financiers, Athènes n'est plus solvable, Alexis Tsipras ne veut pas recevoir d'argent de Moscou et il veut renoncer complètement à une nouvelle tranche d'aide de l'Europe. Où va-t-il prendre l'argent nécessaire ? s'interroge la taz ! Même s'il devait réussir à forcer les millionnaires et milliardaires grecs à enfin payer leurs impôts, on sait fort bien que cet argent ne suffira pas ! Le pays se dirige vers une faillite totale dans les prochains mois ou les prochaines semaines, redoute la taz.
Pour le journal Hamburger Abendblatt, „la nouvelle assurance des Grecs pourrait être le début de la fin de la stratégie de la chancelière allemande qui a toujours lié la solidarité à la solidité, c'est-à-dire fait dépendre des aides financières des créanciers de la volonté des pays débiteurs d'engager des réformes structurelles. Le périple de Tsipras à Bruxelles , Rome et Paris vise à chambouler les principes de la politique économique de l'Union européenne. Son objectif est de diviser l'Europe encore plus et d'isoler Angela Merkel."
"Les paroles vigoureuses et les scénarios de menaces n'ont en fait pour objectif final que d'obtenir pour soi le meilleur compromis possible, estime le quotidien Badische Zeitung. Mais qui exagère, risque que les choses échappent à son contrôle. Actuellement aussi bien le nouveau gouvernement grec que la Commission européenne et le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'exercent dans l'art de tourner autour du pot, conclut le journal."