Bientôt des contrôles aux frontières allemandes ?
26 septembre 2023Des contrôles à la frontière orientale de l'Allemagne… L'idée est en train de faire son chemin. Il s'agit pour Berlin de se préparer à une répression sévère de l'immigration clandestine.
Ceci alors que le nombre de passages frontaliers illégaux vers l'Allemagne est en augmentation. Sur la radio publique allemande Deutschlandfunk, la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, a tenté d'expliquer la forme que prendraient ces contrôles.
"Nous préparons d'abord des contrôles stationnaires aux frontières. Il s'agit de contrôles supplémentaires et nous verrons ce que cela donne" a souligné Nancy Faeser en assurant que pour elle il est important d'avoir du personnel dans toute la zone frontalière "sinon cela conduit à un refoulement et les gens passent la frontière à d'autres endroits, et il s'agit en effet d'une multitude de mesures".
Selon Nancy Faeser, il est important d'avoir des mesures efficaces, par exemple en étroite collaboration avec les pays voisins.
Berlin reproche à certains pays voisins de laisser passer trop de migrants. Les contrôles concernent ainsi la frontière de l'Allemagne avec la République Tchèque et aussi la Pologne.
Le gouvernement polonais est actuellement soupçonné par Bruxelles d'avoir fermé les yeux sur un trafic de visas Shengen qui auraient pu être vendus à des ressortissants de pays africains ou asiatiques.
Un trafic de visa
Tout est parti des révélations du quotidien allemand Bild et des médias polonais comme Onet. Selon leurs enquêtes, près de 350.000 personnes pourraient être entrées illégalement dans l'Union européenne via ce système frauduleux.
Des accusations et un scandale qui surviennent alors que la Pologne est actuellement dans une période électorale, avec des élections générales prévues le 15 octobre.
Fin août, Piotr Wawrzyk, un vice-ministre mis en cause dans l'affaire, a été démis de ses fonctions.
"Nous avons découvert tout un système construit par les associés du vice-ministre Wawrzyk : des listes de personnes spécifiques ont été envoyées à des consulats et ambassades polonaises en Asie et en Afrique, et ces gens étaient censés obtenir des visas (…) notamment des visas Schenghen à entrées multiples (...) " explique Andrzej Stankiewicz qui travaille pour Onet.
Si dans cette affaire, une enquête a été ouverte et des interpellations ont déjà eu lieu, les tensions qu'elle a engendrée entre l'Allemagne et la Pologne sont loin d'être retombées.
La Commission européenne attend, d'ici le 3 octobre, des réponses à un questionnaire qu'elle a transmis sur ce sujet au gouvernement polonais.