Blocage aux négociations de Brazzaville
22 juillet 2014Mardi, les représentants de l'ex-rébellion Séléka ne se sont pas présentés aux pourparlers. En leur absence, les deux principaux ateliers de négociations, à savoir celui de la cessation des hostilités et celui sur le désarmement des groupes armés, ont été suspendus. Seule la troisième commission, sur la poursuite du processus politique, a avancé ses travaux.
La Séléka en concertation
Selon un membre de la commission de la cessation des hostilités, l'ancien ministre Jean Willybiro Sako, interrogé par notre correspondant Thierry Kondhé, la Séléka avait demandé depuis hier à se retirer afin d'étudier les documents issus d'une rencontre préliminaire à Bangui à laquelle elle n'avait pas été représentée.
« Selon les informations que nous avons reçues, ils ont sollicité encore un temps supplémentaire pour continuer leurs concertations. Est-ce que c'est autour de ce document de la commission ? Est-ce que c'est autour de toutes les questions d'ordre général ? Parce qu'ils n'ont été dans aucune des autres commissions. La commission politique s'est réunie parce que là, il n'y a pas eu de commission politique donc c'est ici que cette commission a été proposée par la médiation. Mais vu qu’à Bangui ils n’ont pas travaillé, même sans la Séléka ils ont pensé faire un travail préliminaire à soumettre en pleinière plus tard. »
Depuis mardi matin, la médiation serait à pied d'œuvre pour faire revenir à la table des discussions la Séléka qui insiste toujours sur la partition de la Centrafrique. Les ex-rebelles demandent que la République centrafricaine soit partagée entre un Nord musulman et un Sud chrétien, une exigence qui a surpris les participants, mais qui coule de source, selon le chef de la délégation de l'ex-Seleka. Le général Mohamed Moussa Dhaffane a déclaré aux délégués présents qu'il était temps « d'officialiser la partition du pays, alors que des dizaines de milliers de musulmans ont fui le Sud ».
Le temps presse
A présent il ne reste plus beaucoup de temps puisqu'il était prévu qu'un accord soit signé mercredi à la fin de la rencontre. Le fait qu'il n'y ait pas d'avancée n'est pas apprécié. Le but de ces négociations est en effet de faire taire les armes en Centrafrique. Pour certains participants comme Pamela Audrey Derome, du Conseil national de la jeunesse centrafricaine, il est important qu'il y ait des avancées dans les discussions.
« Ils doivent avoir le souci de leurs parents qui sont encore là, qui sont en train de souffrir dans la brousse et dans les camps de réfugiés. Ils doivent avoir ce cœur de dire : non, il faudrait qu'on puisse s'asseoir pour trouver un consensus pour aller de l'avant. Je suis en train de constater que l'avenir de la jeunesse est hypothéqué. »
Pour le moment rien n'indique qu'un accord pourra être signé mercredi. En raison de l'absence d'un certain nombre d'acteurs de la crise centrafricaine, des doutes avaient surgi dès l'ouverture de la rencontre de Brazzaville quant aux résultats qu'elle pourrait donner. Mais les participants et la médiation veulent manifestement rester confiants.