Burkina : la nécessaire réforme de l’armée
15 décembre 2021"Au Burkina, la réforme du secteur de la sécurité ne peut plus attendre." C’est le titre d’une note d’analyse publiée par l'Institut d'études de sécurité (ISS). Le document rappelle que depuis la dissolution, le 25 septembre 2015, par les autorités de la transition de l’époque, du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la situation sécuritaire n’a fait que se dégrader.
Le 6 octobre 2021, le gouvernement burkinabè a adopté une politique nationale de sécurité (PNS), attendue de longue date. Après des années de lenteur dans la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité (RSS), le franchissement de cette étape suscite un regain d’espoir. D’autant que le pays, acculé par un contexte sans précédent de conflits violents, a plus que jamais besoin de repenser son appareil sécuritaire, ajoutent-ils.
Selon Rodrigue Koné et Hassane Koné, "la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, suite à une insurrection populaire déclenchée par la tentative de modifier la constitution pour obtenir un troisième mandat, et la transition politique qui s'en est suivie ont donné naissance à d’importantes dissensions au sein du système sécuritaire burkinabè. Selon les deux chercheurs, "la volonté de certains membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP)de s’immiscer dans le processus de transition avait alors engendré des désaccords avec le reste de l'armée et les autorités politiques de la transition."
Face aux attaques djihadistes qui se multiplient dans le pays, il est urgent pour les autorités burkinabé de repenser l’appareil sécuritaire préconise Hassane Koné, chercheur principal associé au Bureau régional de l’ISS pour l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le Bassin du Lac Tchad.
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