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Ce qu'il faut retenir de 2016 en Allemagne

Tamara Wackernagel
29 décembre 2016

La chancelière Angela Merkel omniprésente. Son ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, prend son envol. Les populistes de l'AfD ont le vent en poupe.

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Bilder des Jahres 2016
Image : Reuters/F.Bimmer

'Tous doivent contribuer à assainir les débats' (Angela Merkel) - MP3-Stereo

L'année 2016 s'était ouverte en Allemagne sur le malaise provoqué par les événements du Nouvel-An, à Cologne. Plus de 1000 délits, dont 480 agressions sexuelles recensés en une nuit. Des réfugiés et demandeurs d'asile sont mis en cause. De quoi donner du grain à moudre aux mouvements populistes. Et l'année était presque terminée, que le pire arrive: un attentat au camion-bélier sur un marché de Noel à Berlin fait douze morts. Le tueur était Tunisien. 2016 aura été l'année de la remise en cause de la politique migratoire d'Angela Merkel.

La chancelière qui achève l'année bien fragilisée, et appelle à la mobilisation de toutes les forces démocratiques, comme ici lors du congrès annuel de son parti, l'Union chrétienne-démocrate : "Il y a des appels à la haine sur internet. Le respect vis-a-vis des professeurs, des fonctionnaires, des policiers ou des pompiers se perd. Je n'aurais jamais imaginé que cela irait aussi loin. Nous ne pouvons le tolérer. Tous doivent contribuer à assainir les débats. Chacun a voix au chapitre. Personne ne peut décider qui fait partie du peuple ou pas."

Une pique clairement destinée aux mouvements populistes, pour qui 2016 restera l'année de la percée. Le mouvement xénophobe Alternative pour l'Allemagne, ou AfD a fait son entrée dans cinq Parlements régionaux. Principal agent fédérateur: le rejet de la politique d'immigration ouverte de la chancelière.

Quelles alliances ? 

Pour rester au pouvoir, Angela Merkel ne pourra pas échapper à une nouvelle grande coalition avec les socialistes du SPD. Que ce soit au sein du gouvernement, des Parlements ou dans la presse: tous ont mis leur grain de sel pour tenter de sceller ou briser les alliances entre CDU, SPD, les Verts, les libéraux du FDP ou l'extrême gauche die Linke. L'Union chrétienne sociale bavaroise, la CSU menace elle de lâcher Merkel. Leur chef a réclamé tout au long de l'année une limitation du nombre de réfugiés, à 200.000 par an. Angela Merkel, tiraillée entre les exigences des uns et des autres finit l'année à bout de souffle : "Alors que je réfléchissais à me présenter à un quatrième mandat, beaucoup sont venus me dire: tu dois le faire, tu le dois! Si c'est vraiment le cas, alors je vous réponds, en ces temps troublés: vous devez m'aider, aidez-moi!"

Angela Merkel s'est résolue à apporter son soutien à la candidature de Frank Walter Steinmeier, actuel ministre des Affaires étrangères, à la présidence du pays. Le vote se tiendra en février prochain. Juste après le choix du candidat de la gauche, encore incertain.