Centrafrique : fin du rapatriement des Tchadiens
20 février 2014Les opérations de rapatriement des ressortissants tchadiens en Centrafrique ont pris fin avec le départ d'un dernier convoi. L'annonce a été faite par le Premier Ministre tchadien, Payimi Deubet.
Malgré la présence de militaires, les opérations de rapatriement se sont déroulées dans un climat tendu avec des manifestations d'hostilité et des accrochages notamment avec des miliciens anti-balaka. Les Tchadiens sont en effet accusés par une partie de la population centrafricaine de collusion avec les combattants majoritairement musulmans de l'ex-rebellion Séléka. Depuis le mois de décembre, ils seraient des dizaines de milliers de civils musulmans, dont beaucoup de Tchadiens, à avoir fui les violences en Centrafrique. Joseph Loprété responsable du bureau de l'Organisation Internationale de migrations donne des précisions sur les conditions de ces rapatriements:
« On a eu beaucoup de rotations, 21 je pense. Notre priorité ce sont les évacuations médicales. A l'aéroport on compte près de 200 personnes. Pour les Tchadiens qui sont dans d'autres sites, Sangaris et la Misca sont en train de les aider pour sécuriser leur petit convoi. »
Selon le premier ministre tchadien, 99% des ressortissants tchadiens en Centrafrique sont désormais au Tchad. A en croire une source jointe sur place ils seraient 16.640.
Quel avenir pour les rapatriés ?
Avec un tel effectif, la vie des rapatriés s'organise tant bien que mal, surtout quant on sait que parmi eux, il y en a qui sont nés en Centrafrique et qui n'ont jamais été au Tchad. Selon Daniel Passalet de l'organisation « Droit de l'homme sans frontière » le gouvernement n'a encore rien décidé quant à l'avenir de ces déplacés dont les conditions de vie restent difficiles.
« Ils vivent dans un camp pour ceux qui le veulent..On est en train de les transférer dans un autre camp à la sortie nord de N'Djamena. Ceux qui ont des attaches ici ont rejoint leur famille et vivent à la charge de leurs proches. Il y a aussi ceux qui sont venus par leurs propres moyens et qui n'ont pas attendu que l'Etat tchadien fasse un geste. »
Il faut noter par ailleurs que lors de sa visite au Tchad, la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba Panza a assuré qu'une fois la paix revenue, des dispositions seraient prises pour permettre a ceux qui le souhaitent de revenir en Centrafrique.