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Covax : vers plus de solidarité internationale ?

5 mai 2021

L'OMS appelle les pays riches du G7 à soutenir davantage les pays pauvres pour la vaccination anti-Covid-19. Mais les populations africaines sont souvent réticentes, même quand des doses sont disponibles.

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Quand les doses de vaccins ne sont pas utilisées, elles sont détruites
Quand les doses de vaccins ne sont pas utilisées, elles sont détruitesImage : Andreea Campeanu/Getty Images

Financer un accès équitable aux vaccins contre la Covid-19 : c'est la requête du chef de l'Organisation mondiale de la santé à l'endroit des pays les plus riches du monde, regroupés au sein du G7. Il s'agit de donner un coup d'accélérateur à l'initiative Covax qui vise à garantir un accès aux vaccins aux pays en développement, notamment africains. Mais en Afrique justement, si les vaccins ont commencé à être administrés, convaincre les populations reste toujours un grand défi.

Pas assez de vaccins disponibles

Les vaccins disponibles dans le cadre de l'initiative Covax ne suffiront pas à mettre fin à la pandémie en Afrique, cela fait plusieurs jours déjà que l'autorité sanitaire de l'Union africaine, l'Africa CDC, attire l'attention sur cette réalité.
>>> A lire aussi : Crise en Inde : la livraison de vaccins à l'Afrique compromise

Le système Covax s'est en effet heurté aux Etats les plus riches qui se sont procuré le plus de doses possibles au détriment des autres. Mais il y a également la décision prise par l'Inde, débordée par l'épidémie de Covid-19, de bloquer les exportations des doses produites par AstraZeneca via le Serum institute of India.

Premières livraisons Covax au Bénin, en mars
Premières livraisons Covax au Bénin, en marsImage : Séraphin Zounyekpe

A ces difficultés d'accès aux vaccins s'ajoutent aussi des problèmes liés aux effets secondaire,s notamment en ce qui concerne le sérum d'AstraZeneca. Mais ce vaccin reste le plus utilisé en Afrique en raison d'une part du prix relativement bas et d'autre part de la facilité de sa conservation.

Paroles rassurantes sur l'AstraZeneca

La plupart des pays ont donc décidé de continuer à utiliser ce vaccin malgré les risques rares de thrombose. C'est le cas du Nigeria. Faisal Shuaib, directeur du Service national de santé du pays, annonce que depuis le début de la campagne de vaccination au Nigeria, "52 cas de malaises modérés voir sévères ont été signalés" mais "aucun décès" ni "de cas de thrombose dû au vaccin d'AstraZeneca. "

A lire aussi : Au Ghana, le bilan d'un mois de vaccination avec AstraZeneca

Des propos qui visent à rassurer mais le message semble toujours avoir du mal à passer. La réticence des populations à se faire vacciner fait que des milliers de doses de vaccins sont périmées.

Dates limites

Le Malawi a ainsi ordonné la destruction de 16.400 doses d'AstraZeneca. Les vaccins faisaient partie d'un lot offerts par l'Union africaine en mars.

Catherine Kyobutungi dirige le Centre africain de recherche sur la population et la santé en Afrique.

"Je prévois des problèmes de logistique. Il est possible que dans environ deux mois, nous entendions dire que 200.000 doses ont expiré. "

>>> A lire aussi : RCA : le dispositif Covax sera insuffisant pour vacciner toute la population

Au Soudan du Sud également, le gouvernement a annoncé la destruction de plus de 60.000 doses du vaccin AstraZeneca reçues en mars dernier. Des destructions qui ont lieu alors que plusieurs pays sur le continent espèrent la livraison de doses de vaccins pour commencer ou poursuivre leur campagne.

 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique