Critiqué mais toujours pas fermé
19 décembre 2013Les deux détenus soudanais relâchés ce jeudi avaient été arrêtés à la suite des attentats du 11 septembre 2001 à New York. ils étaient suspectés d'appartenir à Al-Qaïda et étaient emprisonnés depuis 11 ans. Il s'agit du deuxième transfert annoncé cette semaine par les Etats-Unis. Le camp spécial d'internement a beau être critiqué, sa fermeture n'est pas pour demain.
En 13 ans d'existence, Guantanamo est devenu un symbole de la violation des droits humains. La fermeture du camp faisait partie des promesses de Barack Obama dès 2008. Mais il se heurte aux résistances du Congrès. Les critiques sont vives du côté des associations de défense des droits de l'homme .
La semaine dernière, le général qui a ouvert la prison de Guantanamo reconnaissait lui-même que « toute la stratégie de détention et d'interrogatoire était erronée ». Mais le gouvernement américain invoque toujours le secret-défense et continue de faire appel aux cours militaires.
Pour Amnesty International, le problème est le vide juridique qui complique le transfert des prisonniers - que ce soit devant la justice civile, sur le sol américain, ou dans leur pays d'origine. L'ONG souhaite la fermeture de Guantanamo, mais aussi que justice soit rendue à ces prisonniers, victimes de tortures et de mauvais traitements. Pour l'organisation, les tribunaux d'exception sont illégaux et ne rendent qu'une parodie de justice.
Actuellement quinze détenus sont en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Ils dénoncent des fouilles au corps humiliantes et des interrogatoires dégradants, à chaque fois qu'ils veulent consulter leurs avocats.