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Gouvernement pro-russe: "la Crimée va en Russie"

Katia Bitsch / dkö16 mars 2014

La Crimée s'est prononcée ce dimanche par référendum sur son rattachement à la Russie. Une consultation illégitime dénoncée par le monde entier mais soutenue par Moscou et dont le résultat ne fait aucun doute.

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Image : Reuters

Les habitants de la Crimée ont voté massivement ce dimanche sur le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie. Les premiers chiffres préliminaires officiels parlent de plus de 90% des votes en faveur d'un rattachement de la Crimée à la Russie. Selon la commission électorale, la participation s'élevait à plus de 80%. Lundi, le parlement de Crimée doit se réunir en session extraordinaire afin de demander officiellement l'intégration à la Russie. Puis, une délégation officielle du parlement doit se rendre à Moscou.

Le référendum est dénoncé comme "illégal" par le monde entier. Il s'est, par ailleurs, déroule en présence de troupes russes qui contrôlent la région depuis deux semaines aux côtés de milices séparatistes.

Lundi, les ministres des Affaires étrangeres de l'Union européenne vont se rénuir à Bruxelles pour parler d'éventuelles sanctions conte la Russie. Le président russe, Vladimir Poutine, a cependant souligné dimanche soir dans un coup de fil avec son homologue américain, Barack Obama, que la consultation était pleinement conforme au droit international.

Premier-ministre pro-russe: "un moment historique"

Le premier-ministre pro-russe de la Crimée, Sergueï Axionov, après avoir voté à Simféropol avait déclaré dimanche matin à la presse: "C'est un moment historique, tout le monde sera heureux, c'est une nouvelle ère qui commence".

La péninsule majoritairement peuplée de Russes a été rattachée il y a soixante ans sur décision de Nikita Khrouchtchev à une Ukraine qui a toujours semblé lointaine à de nombreux habitants. Même si les résultats définitifs ne seront annoncés que dans un ou deux jours, une victoire du "Oui" n'avait jamais fait aucun doute. D'autant plus que les minorités ukrainienne et tatare, qui constituent ensemble 37% de la population en Crimée, avaient appelé au boycott. Suleyman Chelebiyev, étudiant criméen, avait mis, lui aussi, en doute la légimitié de ce réferundum:

Les minorités ukrainiennes et tatares de Crimée, ont appelé au boycott
Les minorités ukrainiennes et tatares de Crimée, ont appelé au boycottImage : picture-alliance/dpa

"Les pro-russes pourront voter deux ou trois fois..il n'y a pas de listes d'électeurs officielles, aucune transparence et pas de réel contrôle.. en plus tous les observateurs viennent de Russie et c'est clair qu'ils ne sont pas neutres".

Le drapeau russe est partout

A Sébastopol, dans la rue principale qui surplombe la mer Noire, l'ambiance est déjà à la célébration du retour dans le giron de Moscou, alors que des chansons militaires et patriotiques inondent les alentours depuis de grands hauts-parleurs placés sur les toits. Le drapeau russe est partout, aux mains des passants, sur les voitures, les autobus ou même les ambulances. Le président par intérim ukrainien Olexandre Tourtchinov avait renouvelé son appel au boycott, dénonçant un "prétendu référendum que le pseudo-pouvoir fantoche de la Crimée organise sous le contrôle des troupes russes"

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a dénoncé une situation "extrêmement dangereuse", en promettant une "réponse" lundi de la part de l'Union européenne si la Russie ne renonçait pas à ses projets à la dernière minute. "Nous ne cherchons pas cette confrontation. Mais si la Russie ne recule pas à la dernière minute, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont donner une réponse appropriée lundi", a-t-il souligné. A Bruxelles, une nouvelle réunion au niveau des ambassadeurs était prévue dimanche soir pour finaliser des sanctions "ciblées" visant des responsables russes ou ukrainiens pro-russes, sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs.