Quel avenir pour la Crimée ?
9 mars 2014Pendant le week-end, les troupes russes ont consolidé leurs positions en Crimée, en s'emparant d'un nouveau poste des gardes-frontières ukrainiens. Depuis la chute du président ukrainien Viktor Ianoukovitch le 22 février, l'armée russe a pris le contrôle de la région. La péninsule, peuplée en majorité de russophones, va-t-elle passer sous la coupe de Moscou ? C'est en tout cas le souhait des autorités régionales de Crimée, qui veulent organiser le 16 mars un referendum pour demander à la population si elle souhaite un rattachement du territoire à la Russie.
« C'est notre terre »
A Kiev au contraire, les nouvelles autorités ukrainiennes ne veulent pas entendre parler d'une partition de la Crimée. « C'est notre terre, nous n'en céderons pas un centimètre, » a déclaré le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk. On célébrait dimanche à Kiev le 200ème anniversaire de la naissance du poète Taras Chevtchenko. Au XIXe siècle, l'écrivain avait dénoncé l'oppression du peuple ukrainien par l'Empire russe. Pour le gouvernement de transition, les célébrations étaient aussi l'occasion d'affirmer l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine.
Incidents à Sébastopol
Des manifestations de soutien aux autorités de Kiev ont été organisées en Crimée dans les villes de Simféropol et Sébastopol. Mais dans cette dernière, des heurts ont éclaté entre les manifestants favorables à l'Ukraine et les partisans d'un rattachement à la Russie, qui manifestaient eux aussi. Un autre rassemblement a eu lieu à Donetsk dans l'est russophone et industriel du pays, où plusieurs milliers de personnes ont exprimé leur souhait d'un ralliement à Moscou.
Efforts diplomatiques
A l'Est comme à l'Ouest, les efforts diplomatiques se multiplient pour tenter d'apaiser la crise. Pendant le week-end, le président américain Barack Obama tout comme le président russe Vladimir Poutine ont eu des entretiens téléphoniques avec plusieurs dirigeants européens sur le sujet, notamment avec la chancelière allemande Angela Merkel. De son côté, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a fait savoir qu'il se rendrait aux Etats-Unis dans la semaine à venir pour des consultations sur la Crimée.